Spy, Terminator Genisys, Magic Mike XXL, Ant-Man, Pixels, puis Les Fant4stiques, Mission : Impossible Rogue Nation, Le Transporteur Héritage … La saison des blockbusters est bien finie. Et pour ceux qui en douteraient encore, il n’y a qu’à jeter un œil sur les sorties de ce mercredi 30 septembre : sept fictions hexagonales et pas une seule production américaine pour les concurrencer. Ni blockbusters aux budgets faramineux, ni petits films indépendants applaudis au Festival de Sundance. Zéro. Et pourtant, il s’agit moins d’un boycott de l’Entertainment US que d’une stratégie marketing bien pensée par les distributeurs.L’absence totale du cinéma américain (à part la ressortie de Top Gun en 3D, certes) sur une semaine donnée en France est suffisamment rare pour être interrogée : c’est la cinquième fois depuis le début de l’année 2011, comme nous l’indique Bertrand Lott. Selon le directeur de L’Observatoire de la Satisfaction, bureau d’étude spécialiste de cinéma, la lutte contre le téléchargement illégal, qui incite les distributeurs à rapprocher au maximum la sortie hexagonale des sorties US, explique parfois le hasard des calendriers. "Pour combattre le piratage, il arrive que les distributeurs français n’aient pas vraiment la main sur leur line-up", assure cet ancien rédacteur chez Ecran Total.>>> Les sorties ciné de la semaine du 30 septembre : Je Suis à vous tout de suite, Ni le ciel ni la terre, Anina...Les films nord-américains qui sortiront en France la semaine prochaine (Sicario, The Visit, Le Labyrinthe : Terre Brulée, Le Nouveau Stagiaire, Hôtel Transylvanie 2) sont pourtant déjà tous à l'affiche aux Etats-Unis, et certains depuis plusieurs semaines. Dans ce cas, pourquoi converger autant de longs métrages US sur le 7 octobre et n’en sortir aucun le 30 septembre dans nos salles ? Parce que nous sommes actuellement dans "la basse saison", une période considérée comme morte par nombre de distributeurs. "Que ce soit pendant l’été, Noël, ou février, les blockbusters US visent toujours la période des vacances scolaires, reprend Bertrand Lott. Certaines des productions américaines qui ont pris l’affiche en juillet ou en août sont encore à l’affiche au mois de septembre, comme Vice-Versa ou Les Minions, mais personne ne prend le risque de sortir un film en plein milieu de cette période creuse. Même à une semaine du début du mois d’octobre, cela joue beaucoup dans l’esprit des distributeurs qui considèrent qu’il y a une mobilisation plus faible des spectateurs pendant la rentrée. L’enjeu pour Hôtel Transylvanie 2, par exemple, sera de se maintenir jusqu’aux vacances de la Toussaint. C’est le cas de toutes les sorties US importantes, qui reviennent chaque année au début de l’automne". Pour faire court, les distributeurs de films US préfèrent être en concurrence sur une même date stratégique plutôt que de sortir leur film un "petit" mercredi entre deux périodes clés. Les productions françaises plus "fragiles" ont donc un boulevard pour sortir sereinement cette semaine sans se faire écraser par la machine hollywoodienne : L’Odeur de la Mandarine de Gilles Legrand, Ni le Ciel ni la Terre de Clément Cogitore, Je suis à vous tout de suite de Baya Kasmi, Enragés d'Eric Hannezo, Maryland d'Alice Winocour, Un Début Prometteur d'Emma Luchini ou encore Quand je ne dors pas de Tommy Weber. A part L’Odeur de la Mandarine, il s’agit exclusivement de premiers ou seconds films français… Julia Beyer-Agostini
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