Trois ans après Babylon A.D, Mathieu Kassovitz signe un film politique.« Quand les enjeux sont politiques, l’ordre n’est pas toujours dicté par la morale » explique le synopsis de L’ordre et la morale, le nouveau film de Mathieu Kassovitz. Le réalisateur de La Haine raconte le massacre d’Ouvéa, survenu en 1988, en pleine période de l’élection présidentielle opposant François Mitterrand à Jacques Chirac. L’acteur-réalisateur incarne le premier rôle, celui de Philippe Legorjus, membre du GIGN et chargé d’établir le dialogue entre les indépendantistes Kanaks qui retenaient des gendarmes en otage et les hommes à la tête d’une armée de 300 soldats, envoyés sur l’île d’Ouvéa par l’état français pour y rétablir l’ordre.Cette première bande-annonce impressionnante, avec son effet de crescendo, diffuse un climat anxiogène et met clairement en scène la dialectique du film : l'ordre (les militaires, les assauts, le pouvoir) et la morale (Kasso seul face aux doutes et au questionnement). Mentale et presque subliminale (la courte séquence de fin avec le montage cut où tout se téléscope, notamment les deux images de Chirac et Mitterrand, les très beaux plans d'hélico qui convoquent Apocalypse Now), elle laisse penser que ce film pourrait marquer le retour du vrai Kasso, l'enfant terrible du cinéma français qui s'était un perdu aux US. Entre la puissance des Costa Gavras 70's (le plan de dos dans la cabine téléphonique qui semble sorti de l'Aveu) et l'esthétique panthéiste des films de Terrence Malick (au hasard, La ligne rouge) L'Ordre et la morale s'impose clairement comme l'un des événements ciné de la rentrée. Ca va être dur d'attendre le 16 novembre.