DR

Sur le plateau de Touche pas à mon poste (D8), la chroniqueuse bretonne joue à fond la carte de l’authenticité. À savoir : des prises de position sans filet et une franchise déconcertante qui séduisent ou… agacent !

Son physique de Betty Boop blonde au look parfaitement apprêté tranche avec sa gouaille et son côté grande gueule assumé. À 32 ans, la pile Enora Malagré électrise les téléspectateurs de Touche pas à mon poste (D8) animée par son ami Cyril Hanouna (ils se connaissent depuis 10 ans, ndlr), dont elle est devenue la chroniqueuse emblématique. Insolente, sans filtre, nature, cette bretonne née à Morlaix explose tous les codes du petit écran, n’hésitant pas à fustiger tel ou tel animateur télé ou à utiliser parfois un langage cru."Ma petite taille fait que j’ai envie qu’on me voie", plaide Enora pour expliquer son exubérance. Mais la vérité est ailleurs. Evidemment. "Les femmes de ma famille ont toutes du caractère", explique-t-elle. "Mon arrière grand-mère, ma grand-mère et ma mère avaient des bars en Bretagne et tenaient tête à des hommes souvent ivres !". Aujourd’hui, ses détracteurs la voient comme une bonne actrice, pas naturelle pour un sou, trop "cash" pour être sincère. Il faut dire que le théâtre a été (et reste) sa grande passion. "À 20 ans, j’ai brillamment réussi mon entrée au Cours Simon (Paris). J’y suis restée 3 ans. Puis, j’ai été critique théâtre sur Radio Nova ce qui m’a permis d’intégrer Fanadeep, une troupe mondialement connue qui propose des installations et des performances".Malgré son engouement pour les planches, Enora a la bougeotte. Aussi, elle zappe. Des fast-foods aux maisons de retraite, cette hyperactive a multiplié les expériences professionnelles après l’arrêt de ses études à 19 ans, avec le Bac pour seul bagage. Elle a même été standardiste pour Arte, une chaîne où elle animera plus tard une musicale, Jukebox Memories. La musique est l’autre grande passion d’Enora (elle a d’ailleurs proposé l’idée d’un magazine culturel sur D8 pour la rentrée de septembre, ndlr). Au point de partager la vie de Cut Killer, le DJ hip-hop le plus respecté de France. "On s’est rencontré à une soirée au Grand Palais où de nombreux DJ se produisaient", se rappelle-t-elle. "Je me suis retrouvée face à lui pour une interview, le coup de foudre a été immédiat… et notre entretien n’a pas eu lieu !". Si elle laisse transparaître autant ses émotions que ses états d’âme, est-ce parce qu’elle n’a jamais vraiment connu la censure ? Frondeuse et dissipée durant ses jeunes années passées près de Rambouillet (78), l’élève Malagré ramène des bonnes notes à la maison, seule condition pour obtenir l’amnistie de ses parents. "J’ai grandi avec une bande de garçons qui sont toujours mes amis, pour ne pas dire mes frères. J’étais la seule fille, on formait une bande et on faisait les 400 coups." Un esprit d’équipe et une liberté qu’elle a peut-être inconsciemment retrouvés grâce à Touche pas à mon poste. "On ne fait que de la télé. Les gens ont envie de naturel. Ils ont le droit de tout entendre et de tout voir… "Thomas GAETNERRetrouvez Touche pas à mon poste du lundi au vendredi à 18h30 et le jeudi à 22h.