Tout comme le dragon du titre, Le Hobbit : La Désolation de Smaug est presque invincible : voilà le film de nouveau en tête du box-office américain, pour la troisième semaine d'affilée. Avec 29,8 millions de dollars récoltés ce week-end (49,3 millions sur la période de Noël du 25 au 29 décembre), le deuxième Hobbit trône désormais sur un énorme butin mondial de 614,1 millions de dollars (dont 190,3 viennent des Etats-Unis). En trois semaines de temps et sur la même période de Noël, Un voyage inattendu, sorti il y a un an, en était à 221,6 millions aux USA. Si La Désolation de Smaug marche moins bien que le premier film, cela reste un très gros succès, boosté par les vacances de fin d'année et le caractère familial du deuxième volet de la deuxième trilogie de Peter Jackson.En parlant de public familial, il s'est déplacé en masse pour continuer à assurer le succès de La Reine des neiges. Le dernier-né des studios d'animation Disney talonne le Hobbit 2 en récoltant 28,8 millions de dollars sur trois jours (43,7 millions depuis le 25), et ce six semaines après sa sortie ! Avec son look old school de conte de fées et ses princesses qui vivent dans un monde enneigé, La Reine des neiges était calibré pour cartonner lors des fêtes de fin d'année. Forcément : vous avez des enfants, il neige dehors, l'esprit de Noël règne sur le monde, et vous allez au cinéma : vous allez voir quoi ? La Reine des neiges, bien sûr. 491,8 millions de dollars de recettes mondiales pour l'instant, réparties 50/50 entre les USA et le reste de la planète. On sent que Disney ne va pas tarder à annoncer une suite.En parlant de suite, celle de Présentateur vedette : La Légende de Ron Burgundy se défend bien en deuxième semaine. Légendes vivantes rafle 20,1 millions en trois jours (35,7 en cinq), soit une faible chute de ses recettes en deuxième semaine après sa sortie (-25% là où la chute standard se situe vers les 40%). Avec déjà des recettes de 83,6 millions de dollars aux USA (et 23,4 dans le reste de la planète), cette comédie trash où Will Ferrell revient dans la moustache du présentateur télé le plus débile des 70's (avec Paul Rudd et Steve Carell) a déjà remboursé son budget hors promo de 50 millions. Légendes vivantes ne va pas tarder à dépasser la barre symbolique des 100 millions sur le territoire yankee, et ce huit ans après le succès du premier film -qui avait remporté 85,2 millions aux Etats-Unis en fin de carrière mais qui n'avait coûté que 26 millions.En parlant de film à petit budget se déroulant dans les 70's, le vrai vainqueur du week-end n'a coûté que 40 millions. American Bluff, qui raconte les magouilles d'arnaqueurs dans le New Jersey de 1978, amasse 19,5 millions de dollars ce week-end (33,3 millions en cinq jours), portant ses recettes américaines à 60 millions. Belote : le nouveau film de David O. Russell est en train de braquer le box-office de la même façon que Happiness Therapy l'an dernier, sorti en limited release (donc dans peu de salles) avant d'abattre ses cartes et de sortir partout une fois que le buzz était fait. Rebelote : une arnaque presque parfaite pour un film qui vainc sans péril, avec son casting cinq étoiles (Jennifer Lawrence, Christian Bale, Amy Adams, Bradley Cooper, Jeremy Renner). American Bluff est de plus bien parti pour rafler quelques Golden Globes en février prochain (le film est nommé sept fois), et peut-être aux Oscars. Et dix de der ?En parlant de manipulation financière, Le Loup de Wall Street déçoit. Sorti le 25 décembre précisément, le nouveau Martin Scorsese ne récolte que 18,5 millions ce week-end (moins qu'American Bluff, donc) et 34,3 millions sur la période des cinq jours (plus qu'American Bluff, donc). Pas terrible. Le film convainc beaucoup moins les critiques américaines que françaises ou européennes : trop de nudité, trop de drogues, trop de fuck, trop de vulgarité, trop de cynisme trash dans cette histoire de Jordan Belfort, multi-millionnaire des 80's accro à toutes les substances possibles. Il y a un an jour pour jour sortait aux USA un autre film classé R de près de trois heures, un certain Django Unchained, qui démarrait à 30 millions de dollars et dans lequel Leonardo jouait un esclavagiste psychopathe. Loin de là, Le Loup de Wall Street réalise le plus faible démarrage pour un film porté par DiCaprio depuis L'Homme au masque de fer (sans tenir compte de l'inflation, bien sûr) et ses 17,2 millions en… 1997. Et c'est bien loin du top 3 des meilleurs démarrages de DiCaprio : Shutter Island démarrait à 41 millions en 2010, Gatsby le magnifique à 50 millions en mai dernier, Inception à 62,7 millions en 2010… Bien sûr, Le Loup de Wall Street est très très loin d'un blockbuster mainstream. Il aurait peut-être fallu que la Paramount tente le coup de la stratégie de la limited release sur Le Loup, qui aurait coûté tout de même la bagatelle de 100 millions hors promo. Le film, qui démarre fort en France, saura-t-il se rembourser à l'international ? Pas sûr. Mais si le film s'avère un gouffre financier, il sera au moins en accord avec son sujet.Box-office américain du 27 au 29 décembre 2013 :1) Le Hobbit : La Désolation de Smaug  Bande-annonce2) La Reine des neiges  Bande-annonce3) Légendes vivantes  Bande-annonce4) American Bluff  Bande-annonce5) Le Loup de Wall Street  Bande-annonce