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Les dernières minutes de la comédie musicale ont surpris le public.

Attention, spoilers ! Cet article est destiné aux internautes qui ont vu La La Land.

Vous êtes tombé(e) sous le charme de Mia (Emma Stone) et Sebastian (Ryan Gosling), mais vous vous demandez pourquoi le couple n’a pas fini ensemble ? C’est normal : l’équipe de La La Land a toujours soutenu le grand final de la comédie musicale. Interviewé à ce sujet par Digital Spy lors des BAFTAs, le compositeur Justin Horowitz a révélé qu’il n’avait jamais été question de tourner une fin heureuse. "Non, on n’a pas filmé de scène où Mia et Sebastian finissent ensemble. Ce n’était pas notre fin. Je sais que quand Damien a présenté le projet à divers studios, avant de trouver Lionsgate, certains lui posaient la question : ‘pourquoi ne pas faire une fin plus joyeuse ?’ Quand Lionsgate s’est engagé sur le projet, ils ont tout de suite compris sa vision et ils ont adoré ce final doux-amer, à la fois attachant et poignant. A partir de ce moment-là, il n’a jamais été question de tourner une autre fin."

La La Land, le chef d’œuvre dont personne ne voulait

Dans le nouveau numéro de PremièreDamien Chazelle explique plus en détail pourquoi ce mélange de tons lui semblait idéal.

PREMIÈRE : Grâce sa virtuosité et son côté hyper divertissant, Whiplash a été perçu comme un « crowd pleaser » (littéralement qui « plait à la foule »), alors que c’était un film très noir. Mais cette fois, pas de doute, La La Land est un feel-good, un vrai.
J’aime jouer sur les deux cordes à la fois. Whiplash finit par une victoire, mais il laisse un goût amer. La La Land ne se termine pas forcément comme on s’y attend, mais il procure une sensation agréable. Oui, c’est un choix. Dans les vieilles comédies musicales, malgré l’euphorie, il y a presque toujours un fond plus sombre, un sujet plus douloureux. Les Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy, 1963) est un vrai mélo. Le Chant du Missouri (Vincente Minnelli, 1944) se conclut par un happy-end, mais avec ce sentiment sourd que quelque chose a été perdu en cours de route. Un autre de mes favoris est Beau fixe sur New York (Stanley Donen, 1955), un Gene Kelly sur des amitiés qui se dissolvent. Voilà ce que j’aime par-dessus tout : une grande comédie musicale joyeuse, mais avec un fond de mélancolie et de regret.

Du moment que les gens quittent la salle en souriant, le tour est joué ?
Hmm, si c’était si simple… Quand on testait La La Land en cours de montage, les gens quittaient plutôt la salle furieux ! C’est quoi cette fin de merde ? Alors je ne sais pas. Je n’ai jamais voulu d’une fin triste, mais conclure sur une note d’espoir, un élan d’optimisme. On essaie de se situer dans un entre-deux émotionnel subtil. Les personnages ont des rêves en communs et des rêves séparés – et ils ne vont pas forcément tous les accomplir. Il fallait que la fin soit juste. Ni tragique, ni triomphante. Mais romantique.

Au sommaire du nouveau Première : La La Land, Martin Scorsese, Omar Sy, Dix pour cent, Guillaume Canet…

Un pari réussi, selon vous ? La La Land est actuellement au cinéma. Bande-annonce :