PHOTOS - Peter Jackson est il meilleur quand il est gros ?
3/ Brain Dead
<strong>Peter Jackson</strong> a pris de la bouteille, de la barbe et du bide, et vise le tour de force en signant, volontairement, le film gore le plus outrageusement hystérique de toute l'histoire du cinéma. Dit comme ça, on peut trouver l'ambition un peu limite, mais le film a l'audace de ne reculer devant rien (RIEN), et fonctionne du feu de dieu pour peu qu'on lui pardonne, une fois n'est pas coutume, quelques blagues un peu trop navrantes pour être honnêtes. Rétrospectivement, Brain Dead conclut en fanfare le premier chapitre de la carrière du cinéaste Néo-Zélandais: après avoir poussé le gore-rigolo dans ses derniers retranchements il était définitivement temps, pour lui, pour nous, pour vous, de passer à autre chose.<strong>Taux de graisse :</strong> Légère surcharge pondérale<strong>Taux de génie :</strong> Élevé, mais un peu en sur-régime
1/ Bad Taste
Gorerie bricolée sous haute influence Evil Dead (focales courtes+ travellings speedés + esprit potache), Bad Taste reste, malgré le poids des ans, ce mini classique de vidéo-club destiné à tous les aspirants bisseux. On n'oubliera pas de sitôt les traces de doigts qu'il avait laissé sur notre visage au moment de sa découverte, tout en avouant ne jamais osé l'avoir revu depuis l'époque du brevet des collèges. Pour <strong>Peter Jackson</strong> et ses 26 ans, c'est un baptême en forme de consécration, après un tournage marathon de quatre ans: partout où il passe le film est un triomphe et le nom de son réalisateur, sur toutes les bouches des cinéphiles déviants.<strong>Taux de graisse :</strong> Très bas car très jeune.<strong>Taux de génie :</strong> Très haut car très jeune.
8/ King Kong
Malgré l'impasse, semble t-il inévitable, <strong>Jackson</strong> s'obstine dans la voie du grand cinoche populaire, avec un remake boursouflé et cgi-isé d'un de ses films préférés. Désapé de toute sa charge érotique originel, ce King Kong-là s'envisage comme un vague jouet de cinéphile fétichiste, le délire masturbatoire et compulsif d'un cinéaste tournant allègrement le dos à ses spectateurs. Lessivé par une post prod éreintante, <strong>PJ</strong> perd une bonne cinquantaine de kilos et pas mal de son crédit dans l'affaire: le film marche moyennement, les fans font la gueule et tout le monde s'accorde devant la laideur insoutenable du machin. <strong>Taux de graisse :</strong> Anormalement Bas<strong>Taux de génie :</strong> Itou
5/ Forgotten Silver
Un mockumentary rigolo, et visuellement stupéfiant, à propos d'un faux cinéaste pionnier, censé avoir inventé à lui tout seul la plupart des révolutions technologique du 7ème Art. Le film fait sensation lors de sa diffusion à la télé néo zélandaise, le public n'ayant pas été mis au courant que tout ceci avait été joyeusement bidonné par <strong>Jackson</strong> et les petits magiciens de son studio de SFX, Weta. Le buzz fini par arriver jusqu'aux oreilles des pontes hollywodiens. Il était temps.<strong>Taux de graisse :</strong> Elévé<strong>Taux de génie :</strong> Normal
6/ Fantômes Contre Fantômes
Les fans flippent : <strong>Jackson</strong> s'est fait mettre le grapin dessus par les studios ricains. Coup de bol, son producteur s'appele <strong>Bob Zemeckis</strong>. Alors <strong>PJ</strong> peut continuer, comme si de rien n'était, à pousser tous les voyants de son cinéma dans le rouge, tourner avec sa propre technique dans sa Nouvelle Zélande natale, tenter des métissages pas très catholiques (cette fois entre le Ghostbusters de <strong>Reitman</strong> et le Seven de <strong>Fincher</strong>) pour délivrer in fine un shocker horrifique surexcitant, teigneux et transgressif. Un beau suicide commercial en guise de baptême hollywoodien: la suite ne pouvait que s'annoncer radieuse. Et pourtant.<strong>Taux de graisse : </strong>Inquiétant<strong>Taux de génie :</strong> Impressionnant
4/ Créatures Célestes
Cette taloche là, personne ne l'avait vu venir, en tout cas pas si grosse, pas si forte. Bam dans les dents, le teen-movie hargneux et planant du petit rigolo qui deux ans auparavant shootait des geysers d'hémoglobine au fish-eye. Il y a dans Créatures Célestes la promesse d'un cinéaste onirique d'une infinie délicatesse, proche d'un <strong>Peter Weir</strong> première époque, que <strong>Peter Jackson</strong> n'a finalement plus jamais réactivée . Il y a surtout ce goût bien affirmé (et qui régira sa carrière jusqu'au Retour du Roi) pour des films pensés comme des prototypes, visant l' harmonie parfaite tout en mélangeant à l'écran le plus de tonalités possibles. Lorsque ca marche, comme ici, on peut sans exagérer, parler de miracle pur et simple.<strong>Taux de Graisse :</strong> Elevé<strong>Taux de Génie : </strong>Intouchable
2/ Meet The Feebles
<strong>Peter Jackson</strong> creuse un peu plus profond son sillon psychotronique avec cette parodie du <em>Muppet Show</em> en forme de pamphlet, moyennement convaincant, sur la société du spectacle. Se dévoilent les premier travers d'un cinéaste, excellent storyteller et génie du système D, mais doté d'un humour de fin de banquet parfois un peu pénible. <strong>Taux de graisse :</strong> Bas<strong>Taux de génie : </strong>Moyen
7/ Trilogie du Seigneur des Anneaux
Malgré les oscars, malgré les dollars, malgré l'hystérie geek, la trilogie du Seigneur des Anneaux marque, artistiquement, la première grosse phase de régression dans le cinéma de <strong>Peter Jackson</strong>. L'aisance narrative est toujours là, intacte, mais la production-design commence à patiner sévère en même temps que l'ampleur du projet met en relief l'étroitesse de la vision d'un <strong>PJ</strong>, tout juste sorti du carcan des séries B et/ou des indépendanteries, et pas forcément très à l'aise lorsqu'il s'agit d'imprimer du lyrisme et de la monumentalité à sa fresque en trois chapitres.<strong>Taux de graisse :</strong> Un régime s'impose<strong>Taux de génie :</strong> Fluctuant
9/ District 9
Un peu paumé dans sa carrière de réal, <strong>Jackson</strong> s'improvise producteur, et prend sous son aile le petit génie sud-africain <strong>Neill Blomkamp</strong>, dont les différents courts métrages complètement allumés, et génialement éxécutés, ont fini par devenir au fil des mois des hits intouchables sur Youtube. Après l'annulation du pourtant très excitant Halo le film, le duo <strong>Blomkamp</strong>/<strong>Jackson</strong>, se tourne alors vers District 9, superbe série B vaguement anar à l'efficacité sidérante. Commercialement, le film casse la baraque, avec une mise de 30 millions de dollars, il en rapporte plus de 200 millions à l'international. <strong>Jackson</strong> devient illico l'un des producteurs les plus en vue d'Hollywood, en attendant Bilbo le Hobbit par le copain <strong>Guillermo del Toro</strong>, et Tintin, par l'idole <strong>Spielberg</strong>. Vers une nouvelle carrière?<strong>Taux de graisse :</strong> Bas<strong>Taux de génie :</strong> Elevé
Depuis Brain Dead et son succès énorme, le public (disons, les connaisseurs) s'étaient habitués à voir en Peter Jackson un bon gros geek comme on en fait encore, le cheveu mal coiffé, le t-shirt rock and roll, la bedaine triomphante... Et pourtant, à la sortie de King Kong, le public effaré vit un Peter Jackson amaigri d'au moins dix kilos ! Que s'est-il passé ?Y a-t-il un rapport entre l'indice de masse corporelle de Peter Jackson et la qualité de ses films ? Analyse au long de sa filmographie en tant que réalisateur.Par François Grelet
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