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Woody Harrelson incarne un bad lieutenant au bord du précipice dans une ville au bord du chaos. Bienvenue à Rampart Rampart pourrait produire sur les amateurs de polar l'effet d'un coup de boule sur l'arête du nez : violent, sec et bien douloureux.Rampart est le nom d'un quartier de Los Angeles, mais surtout d'une division de la Police de LA devenue le symbole de la corruption et de la violence policière lorsqu'un scandale éclata dans les 90's. Mais Rampart le film ne prétend pas documenté ce scandale. Le cinéaste Oren Moverman s'est servi de ce contexte pour tirer le portrait d'un flic, Dave Brown, dont le monde s'écroule lorsqu'il est surpris en train de tabasser un suspect. Précédé d'un énorme buzz, ce The Shield du grand écran (même ton, même ultraviolence, même volonté de faire péter les carcans moraux) tient surtout sur la performance de Woody Harrelson. Sur quoi se concentre d'ailleurs cette formidable bande-annonce. Tour à tour énervé, matois, affolé et sous pression, Woody Harrelson livre une performance hallucinée et spectaculaire. Entre Vic McKay, Dirty Harry et Bad Lieutenant, il incarne avec une incandescence hardcore ce flic à la dérive, qui s'enfonce progressivement au coeur des ténèbres.On rajoutera que Rampart a été co-écrit par Ellroy (dont les scripts n'ont pas toujours donné de bons films - remember Le Dahlia Noir), mais qui ici a été cadré par Moverman. Le réalisateur-scénariste expliquait récemment au LA Times qu'il avait "dé-Ellroyisé Ellroy" : le script initial du dog traitait beaucoup plus du scandale que le film fini. Confirmation que Rampart sera d'abord centré sur un personnage extraordinaire, un flic au bord du gouffre, définit par son rapport à sa famille et son indifférence absolue à ce qui l'entoure...