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Thierry Frémeaux l'a dit lors de la conférence de presse du festival : le cinéma vient de rentrer dans la crise ! Comprendre que, ça y est, l'industrie du rêve aborde les rives du cauchemar. Moins d'argent, moins de productions, moins d'audace et moins de fantasme... Doit-on en conclure que ce festival de Cannes 2010 sera rasoir ? Il suffit de regarder la sélection. Pépère et morose. Les habitués de la compète sont tous là : Abbas Kiarostami (Palme d’or pour Le Goût de la cerise), Nikita Mikhalkov (Grand prix du jury pour Les yeux noirs), Rachid Bouchareb (prix d’interprétation masculine collectif pour Indigènes), Inarritu (Prix de la mise en scène pour Babel). Les légendes (Godard is back !!! Kitano aussi) et les briscards (Tavernier) seront sur les marches.Rien de très excitant donc. Et, bizarrement, c'est les films français et les sélections parallèles (la semaine de la critique) qui intriguent le plus. La Tournée d'Amalric a l'air absolument dingo et le Beauvois, sur un sujet brulant, pourrait faire sensation. Du côté de la semaine, Rubber (le nouveau Quentin Dupieux) a l'air bien frappé et on aura notre quota de stardom avec la projection des courts de James Franco et Kirsten Dunst... En bref, pas de panique. D'abord personne n'a vu les films et c'est le propre d'un festival de savoir surprendre. Du coup, on range ses idées noires et ses caleçons, on boucle la valise et on attend patiemment l'ouverture avec un Robin des Bois qui pourrait être anthologique. Pas de fantasme pour l'instant, mais ça devrait venir... Voir notre dossier spécial Cannes 2010 Cannes 2010 : tous les films en compétition