Titre original | Relatos salvajes |
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Date de sortie | 8 janvier 2015 |
Durée | 122 mn |
Réalisé par | Damián Szifron |
Avec | Darío Grandinetti , María Marull , Mónica Villa |
Scénariste(s) | Damián Szifron, Germán Servidio, Julian Loyola |
Distributeur | Warner Bros Pictures France |
Année de production | 2014 |
Pays de production | Argentine, Espagne, France |
Genre | Thriller |
Couleur | Couleur |
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Critiques de Les nouveaux sauvages
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Lors de la conférence de presse dévoilant la sélection de ce Cannes 2014, Thierry Frémaux s’était foutu du cliché qui veut qu’on dise en général des films à sketchs qu’ils sont « inégaux ». Il continuait en expliquant que l’outsider de la compète, Relatos Salvajes, allait faire mentir l’adage, puisque tous les segments en étaient signés d’un seul et même homme (l’Argentin Damian Szifron). Résultat des courses, Frémaux risque de se moquer de nous, mais il faut bien avouer que Relatos Salvajes est un peu, hum… inégal. Mais ce n’est pas le plus important.
Il est aussi baroque, pétaradant, totalement inattendu dans ce contexte cannois, incroyablement shooté, superbement musical, et drôle aussi. Très drôle. Parfois très très drôle. L’ouverture du film – une poignée de minutes ressemblant à un épisode de La Quatrième Dimension subverti par le meilleur de l’humour noir british – est a priori le truc le plus irrésistiblement tordant qu’on verra ici cette année. Les influences ? Un peu Risi, un peu Monty Python, un peu Chuck Jones, un peu Coen aussi. Le fil rouge ? Des vignettes saignantes mettant en scène des relations sociales hystérisées et un pays au bord de l’explosion : deux types rejouent Duel façon cartoon sur une route désertique, Ricardo Darin (géant) se prend le PV de trop et pète les plombs, un mariage tourne au jeu de massacre, etc, etc. Il y a des segments géniaux, d’autres franchement bof, mais on en sort avec la certitude qu’on reverra ce film. Et peut-être qu’alors, à la deuxième vision, on comprendra que les moments « creux » étaient voulus, pensés et théorisés par le réalisateur comme seul moyen de faire respirer le métrage, de lui donner le carburant nécessaire pour tenir deux heures jusqu’à son climax cathartique, et passer ainsi de la case « film à sketch » à la case « film » tout court. Des pleins et des déliés, des petits moments de flottement, avant de décrocher l’uppercut au bon moment. Comme quoi, « inégal », c’est peut-être pas forcément un reproche…
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Damián Szifron semble n’avoir rien à envier à Michael Bay. Dans son film, on compte en effet un attentat à la voiture piégée, des autos tamponneuses grandeur nature, la démolition d’un immeuble et même un crash d’avion. Mais si le cinéaste argentin veut faire vibrer nos tympans, c’est avant tout pour attirer notre attention. Tel ce pilote fou qui réunit ses pires ennemis dans un avion ou le citoyen lambda incarné par Ricardo Darín qui obtient le respect en devenant terroriste, Szifron utilise lui aussi la force pour se faire entendre. Pourtant, son film à sketchs ne se résume pas à une succession de pétages de plombs, si jubilatoires soient-ils. D’un récit à l’autre, il étoffe ainsi son propos en tissant un réseau de relations tantôt funestes (pas de salut pour les enfants de salauds), tantôt rassurantes (des couples se déchirent afin de mieux se retrouver). Soit, au final, la métaphore d’une société historiquement gangrenée qui, au bord du gouffre, pourrait trouver la force de se rassembler.
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Les Nouveaux sauvages est drôle, baroque, pétaradant et superbement musical [critique]
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