Première
par Gérard Delorme
Provocateur et indépendant, Im Sang-soo a toujours tourné des sujets originaux (Une femme coréenne, The President’s Last Bang). On peut donc s’étonner qu’il ait accepté une commande, qui plus est le remake d’un classique du cinéma coréen. Le principe reste le même (une servante sème le désordre), mais la version actualisée est sexuellement plus explicite et politiquement plus corrosive. (...) Autour du maître et de la servante, Im Sang-soo a inventé cinq autres personnages féminins. Deux sortent du lot, pour le meilleur et pour le pire. Le premier est celui de la vieille gouvernante, qui vit par procuration avant de prendre une décision touchante et courageuse lorsque Euny assume une liberté dont elle-même n’a jamais osé se saisir. Le second personnage – la belle-mère – est la gardienne d’un ordre qui résout tous les problèmes avec de l’argent. Hélas, le rôle, lourdement démonstratif, plombe le milieu du film qui, sans ce ventre mou, aurait triomphé, entre un début magistral et un épilogue tétanisant...