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Du haut de ses 88 ans, Andrzej Wajda affirme que cette évocation du parcours de celui qu’il considère comme le seul héros polonais vivant est son oeuvre la plus ambitieuse. Se concentrant sur la période des succès et n’évoquant pas les années 90, plus controversées, le cinéaste assume clairement sa fascination pour un personnage au destin hors norme dont il retranscrit judicieusement les allers-retours entre action publique et vie privée. Au-delà de la force immersive de la reconstitution, le film revient souvent à l’interview que Walesa a donnée à la journaliste Oriana Fallaci en 1981, durant laquelle il prend du recul sur lui-même et se vit comme un sujet en train de faire l’Histoire. En contrepoint, les cruelles séquences avec son épouse Danuta soulignent la difficulté à mener une vie familiale au milieu du tumulte politique et transforment ce biopic en stimulant miroir à deux faces.
Toutes les critiques de L'Homme du peuple
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film ne manque pas de qualités : un humour constant qui relativise les pesanteurs potentielles du biopic historique et un travail formel lui-même, l’image un peu vert-de-gris bleutée, qui rappelle assez certains films de Kieslowski des années 1980.
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Une fresque classique mais efficace, portée par une minutieuse reconstitution agrémentée d'images d'archives, et par une interprétation impeccable, saupoudrée de rock polonais. Proche de Walesa, Wajda évite toutefois l'hagiographie. Un bémol de taille : l'absence criante d'Anna Walentynowicz, tout juste incarnée au détour d'une séquence.
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Andrzej Wada était l'homme qu'il fallait, aux manettes d'une biopic comme celle-là sur Lech Walesa, afin de montrer combien le leader de Solidarnosc fut l'un des éléments-clé dans la chute du communisme.
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Si la mise en scène restitue avec force et fougue le bouillonnement de la lutte des membres de Solidarnosc face au pouvoir communiste, le scénario (...) manque de la distance nécessaire pour ne pas tomber dans le travers d'une biographie hagiographique.
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Robert Wieckiewicz qui incarne Lech Walesa est saisissant de réalisme, de la gestuelle aux intonations. Portrait sage d’une figure emblématique, "L’homme du peuple" comporte néanmoins une multitude de zones d’ombres que l’on aurait souhaité voir développées.
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Un portrait flamboyant de Lech Walesa. Une fresque brillamment mise en scène (...) L'amitié du réalisateur pour Walesa rend le personnage vivant mais lui fait manquer d'objectivité.
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Robert Wieckiewicz qui incarne l’ancien ouvrier est saisissant de réalisme, de la gestuelle aux intonations. Portrait sage d’une figure emblématique, "L’Homme du peuple" comporte néanmoins une multitude de zones d’ombres que l’on aurait souhaité voir développées.
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Ce film évite les moments qui fâchent dans la biographie de Lech Walesa. Le réalisateur montre l'ancien électricien des chantiers navals de Gdansk au sommet de sa gloire, quand il a pris la tête du plus grand mouvement prodémocratique et non-violent de l'Europe de l'Est.
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Le film ne présente nulle aspérité, pas la plus petite zone d'ombre. On est dans l'hagiographie pure : dans cette oeuvre de combat, Walesa apparaît pur, noble, droit, généreux, pas très attentionné vis-à-vis de sa femme et de ses enfants, certes, mais se dévouant sans relâche pour le peuple, la justice et la liberté...
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Le film, qui ne fera pas date d’un point de vue cinématographique, se présente comme un biopic un peu kitsch. On sent Wajda tenté par l’hagiographie.(...) L’autre partie du film est plus balourde. Elle montre un Walesa idéalisé, père et mari tendre et attentif - très loin du portrait dressé par sa femme dans son livre.
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Cinématographiquement parlant, le résultat n’est malheureusement pas à la hauteur des ambitions du cinéaste. En définitive, plutôt que cet album mis en images par le grand chef opérateur Pawel Edelman, en définitive assez pieuses, on aurait préféré un documentaire, voire, pourquoi pas, un long entretien filmé entre le vrai Walesa et Wajda.
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"L’Homme du peuple" ne filme jamais un débat en entier et ne laisse aucune place au doute : Lech Walesa est un homme simple élevé au rang de Dieu vivant et Andrzej Wajda a bien du mal à pérenniser, malgré la vivacité de ses quatre-vingt-huit ans, son statut de représentant du renouveau cinématographique polonais.