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Pourquoi cette nouvelle version cinématographique du roman de Charlotte Brontë ? Celle de 1943 était en noir et blanc et Orson Welles y jouait un excellent Rochester ; celle de 1996 était d’ocre et de bistre et Charlotte Gainsbourg y incarnait une Jane convaincante. Plusieurs miniséries télévisuelles sont aussi passées par là... Redistribuant les rôles et
les cartes, ce « nouveau » film propose pas mal de coupes franches et une structure en flash-back plus moderne que la construction initiale... Si on n’attendait pas le réalisateur de l’efficace Sin nombre aux commandes de cette production britannique en costumes, la présence de Mia Wasikowska et Michael Fassbender est moins surprenante. Leur aura d’acteurs à la mode ne les empêche pas de bien faire leur boulot et l’ensemble se tient. Il manque juste au film la fougue qui rendrait le projet indispensable et le sortirait de la routine des honnêtes adaptations d’oeuvres tombées dans le domaine public. I -
Cary Fukunaga (« Sin nombre »), qui adapte Charlotte Brontë, a la main lourde sur les effets sonores (le vent s’engouffre dans la cheminée au premier baiser), saccage son épilogue mais parvient à restituer l’affrontement entre Rochester et Jane (une poignée de conversations). Si Fassbender fait un apparent démon acceptable, Wasikowska, déchirée entre ses pulsions sexuelles et sa conscience aiguë des barrières sociales, surprend par l’agilité avec laquelle elle dose ses émotions.
Toutes les critiques de Jane Eyre
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Portée par son duo de comédiens en état de grâce, cette nouvelle mouture évoquant avec faste Les Hauts de Hurlevent de William Wyler est tout bonnement l’adaptation la plus réussie à ce jour du grand classique de Charlotte Brontë.
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Les lecteurs du roman de Charlotte Brontë (...) prendront un plaisir de connaisseur au spectacle d'un récit habilement condensé. (...) Fassbender reste dans le registre du malheur (...) cette infidélité au texte introduit surtout un déséquilibre dans la dramaturgie.
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Profondément romantiques, les Anglaises les plus célèbres du XIXe siècle ne pouvaient qu'inspirer les fantasmes du septième art. Avec succès parfois, comme dans cette mignonne adaptation de "Jane Eyre", qui donne furieusement envie de relire le roman.
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Fukunaga creuse toujours le même sillon en montrant encore un homme et une femme luttant contre un destin contraire. Et son Jane Eyre ne manque ni de charme ni de puissance. À l'image de ses deux interprètes principaux: Michael Fassbender et Mia Wasikowska. Et du travail sur la lumière d'Adriano Goldman qui entraîne le film dans une atmosphère volontiers gothique et romanesque.
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Seize ans après l'adaptation décevante de Franco Zeffirelli avec Charlotte Gainsbourg et William Hurt, c'est reparti pour un tour : une délicieuse Jane Eyre, signée du metteur en scène Cary Fukunaga (en salle le 25 juillet), qui se déguste comme un scone nappé de crème fouettée.
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Un choix de sujet inattendu après le violent Sin Nombre. Fukunaga s’en tient à un classicisme formel un peu frustrant, mais retranscrit toute la portée romantique propre aux romans des sœurs Brontë.
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Le réalisateur du remarqué "Sin nombre" n'a pas craint de revisiter ce classique de la littérature victorienne en lui donnant un sacré coup de jeune, sans lui manquer de respect en misant sur une esthétique gothique.
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Cary Fukunaga ne démérite pas avec cette version élégante, mais qui reste toutefois plus cérébrale qu'émouvante. Reste le plaisir de voir le chef-d'oeuvre de Charlotte Brontë campé par les acteurs du moment : Michael Fassbender et Mia Wasikowska.
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Pour une fois, on a droit à l'ambiance quasi fantastique et franchement gothique de l'oeuvre, au service d'un discours moins guimauve qu'il n'y paraît.
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Fidèle, sans être caricaturale, à l'esthétique gothique du roman. L'atmosphère est bien rendue, avec ces paysages de lande balayée de vent humide, et ce manoir lugubre. Décors et costumes ont été choisis et filmés avec un soin d'historien. Le film est donc d'un académisme tout à fait acceptable.
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par Jean-Sébastien Chauvin
C'est toujours le même problème avec ces films qui refuse de faire violence même subtilement, à leur matériau d'origine : ils illustrent visuellement leur histoire avec les codes un peu compassés du genre. Certains plan touchent néanmoins à quelque chose de plus troublant (...) Mais surtout le film est porté par ses deux interprètes principaux : Mia Wasikowska et Michael Fassbender (...) ils semblent vouloir constamment briser le carcan un peu convenu de l'image.
Cette adaptation de Jane Eyre est irréprochable sur un point : son casting, idéal. (...) Dommage que la mise en scène, académique et ultraléchée, proche du cinéma de Jane Campion, ne soit pas tout à fait à leur hauteur.