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Après "les Fragments d’Antonin", splendide premier film sur les traumatismes psychiques dus à la guerre, Gabriel Le Bomin s’est attaqué à l’adaptation du livre de Tanguy Viel qu’il a transposé dans la banlieue d’Annecy et sur les rives paisibles et luxueuses du lac de Genève. Ici, les codes du film noir américain des années 1930 à 1950 prennent un nouvel éclat, revisités, époussetés. Lumière splendide aux antipodes des pulsions des personnages, montage inventif, il passe dans "Insoupçonnable" un souffle de mélancolie pure, une nostalgie froide, à l’image de la vieille Europe, recroquevillée dans ses privilèges.
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Manipulation, mensonges : les fantômes de Lang et Wilder errent sur cet hommage au film noir d'antan, auquel le cinéaste a inclus des enjeux très actuels. Hélas, pour nous happer, il aurait fallu une prestation plus vénéneuse et envoûtante de Laura Smet (bonne comédienne par ailleurs) et une ambiance teintée d'angoisse et de mystère. Ne serait-ce qu'un soupçon.
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Cette adaptation catastrophique d'un roman de Tanguy Viel, qui aurait dû ressembler à du Hitchcock, est un contre-sens du début à la fin. Sans stylisation (ne parlons même pas de style), rien ne fonctionne dans ce cinéma invraisemblable par constitution.
Mais Le Bomin, déjà auteur du médiocre Fragments d'Antonin, s'acharne dans le naturalisme naturel du cinéma français qui ne se pose pas de question. Il n'y a rien à sauver de ce désastre, pas même les acteurs.