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Alors que la première réalisation de Clovis Cornillac est diffusé ce soir à 20h50 sur Canal +, découvres des extraits de l'entretien accordé par l'ateur et réalisateur à notre journaliste Christophe Narbonne. 

Première : À quel moment vous êtes-vous senti légitime comme réalisateur ?

Clovis Cornillac : Ça ne s’est pas posé en ces termes. En gros, il y a 5 ans j’ai commencé à m’autoriser d’avoir envie de. Mais l’envie ne suffit pas. Deux ans plus tard, c’était devenu nécessaire, vital, un besoin. Ça a coïncidé avec le moment où Lilou – Fogli, coscénariste et actrice - m’a parlé de son idée. Je l’ai encouragée à la développer. Un an plus tard, elle m’a donné une version qu’on a retravaillée tous les deux avec Tristan Schulman et Mathieu Oullion.

Certains vont se dire, "encore un acteur qui passe à la réalisation"…

C’est une réaction normale. Dans mon cas, le passage à la réalisation est la chose la plus énorme qui me soit arrivée professionnellement. C’est sans commune mesure avec l’interprétation.

Mélanie Bernier : « Je ne me suis jamais sentie aussi créative »

Mais vous jouez quand même dans le film.

Au départ, il n’en était pas question mais j’ai été rattrapé par la réalité commerciale. Monter un film c’est compliqué ; monter un premier film c’est TRÈS compliqué. Si mon nom l’a permis, tant mieux. Ce n’était pas facile pour autant : j’étais à 50 000€ près. Je ne pouvais pas me tromper dans mes choix artistiques. J’ai bossé comme un dingo avec le directeur de production pour être le plus concis et le plus précis possible. Dès le départ, j’ai dit qu’on tournerait en scope avec des petits mouvements de caméra. J’avais des idées graphiques très fortes, réalisables avec des moyens raisonnables. Il fallait trouver l’économie juste du film. Nous y sommes parvenus.

Avez-vous dû imposer Lilou Fogli (sa compagne dans la vie, ndlr), qui n’avait pas tourné beaucoup au cinéma jusque-là ?

Personnellement, je me fous de savoir si untel fait travailler sa femme ou son cousin, du moment que ça a du sens. Quand je choisis Lilou pour jouer Charlotte (la sœur volage de l’héroïne, ndlr), ce n’est pour lui faire plaisir. D’ailleurs, elle a été surprise quand je lui ai proposé, ce n’était pas induit dans notre relation de travail. Il se trouve qu’en France, les belles femmes sont mal exploitées au cinéma. Il y a pourtant un intérêt graphique, donc cinématographique, à les utiliser quand elles ont du talent, évidemment... C’est le cas de Lilou, et aussi de Mélanie. Les mettre en valeur participe de l’esthétique du film. Pourquoi les comédies doivent-elle se résigner à n’être que drôles ? Trop souvent, on filme des gens de face, très éclairés, habillés en Celio qui balancent des vannes. C’est chouette, mais on a aussi le droit de faire du cinéma.

Retrouvez ici en intégralité cet entretien réalisé par Christophe Narbonne.

L'Histoire d'Un peu beaucoup aveuglément diffusé ce mercredi soir à 21 heures sur Canal + :

Lui est inventeur de casse-têtes. Investi corps et âme dans son travail, il ne peut se concentrer que dans le silence. Elle est une pianiste accomplie et ne peut vivre sans musique. Elle doit préparer un concours qui pourrait changer sa vie. Ils vont devoir cohabiter sans se voir...

La bande annonce du film :