Henri-René Lenormand

Auteur dramatique, romancier et poète de l’entre-deux-guerres, né le 3 mai 1882, Henri-René Lenormand est avant tout un écrivain exceptionnel. Son œuvre fait preuve de beaucoup d’avant-gardisme et d’efficacité, bien qu’il ait presque sombré dans l’oubli, comme beaucoup d’auteurs de cette même période. Il a notamment été influencé par des auteurs comme le dramaturge Johan August Strindberg et le philosophe Sigmund Freud. Il est le fils de René Lenormand, un talentueux compositeur dont la musique est riche en rythmes exotiques. Henri-René Lenormand a grandi à Paris, bercé par les mélodies de son père. Lorsqu’il finit ses études secondaires, il entre à la Sorbonne. Le jeune parisien entame des études de langue anglaise. Parallèlement, il commence à s’intéresser au théâtre élisabéthain. Il se lance néanmoins dans l’écriture en optant pour la poésie. Il peaufine tout un recueil de poèmes qu’il intitule Les Paysages d’âme. Puis, il s’oriente vers le théâtre. Sa première pièce est présentée au théâtre Grand Guignol à Paris, en 1905. Elle s’intitule Folie blanche. Le lieu de la représentation de ce spectacle en dit long sur son caractère inaccoutumé. Ce penchant pour l’anticonformisme sera une caractéristique majeure du style de Lenormand au théâtre. Le dramaturge commence ainsi une carrière rythmée par les représentations de ses pièces et les déplacements à l’étranger. Il parcourt les continents en véritable globe-trotter. Il sillonne l’Afrique, l’Asie et aussi les îles du Pacifique. Ces voyages lui permettent d’expérimenter les différents espaces susceptibles d’être exploités dans ses drames. Lenormand est très pointilleux et cherche à capter l’action des évènements et des lieux sur les individus, et par extension, sur ses personnages. Son premier roman est publié en 1909. Il s’intitule Le jardin de glace. La même année, il achève l’écriture de la pièce Les possédés, puis, en 1913, il finalise le texte de la pièce Terres chaudes. Entre-temps, Henri-René Lenormand fait la rencontre d’une actrice hollandaise du nom de Marie Kalff. C’est le début d’une relation qui se soldera par un mariage en 1911.Quelques années plus tard, la guerre éclate. Henri-René Lenormand est contraint de s’expatrier en Suisse. Installé à Genève, il fait une découverte qui va énormément influencer son théâtre. Il découvre Freud et Strindberg. Le dramaturge parisien voit en ces auteurs un caractère qui le fascine, celui de la prospection du domaine de l’inconscient. A Genève, il rencontre également la célèbre famille d'acteurs et de metteurs en scène français connus sous le nom des Pitoëff. Commence ainsi une longue collaboration artistique. En 1915, Pitoëff met en scène Les possédés. Ensuite, le 4 janvier 1919, ils présentent Le temps est un songe. Cette dernière œuvre est une réussite. Lorsque Lenormand rentre à Paris, il donne une représentation de ce chef d’œuvre qui est chaleureusement accueilli par le public.Après ce succès, les œuvres de Lenormand vont s’enchaîner sur une fréquence régulière et effrénée. Georges Pitoëff met en scène Les ratés en 1920 et réitère l’expérience du théâtre de Lenormand en 1922 avec Le mangeur de rêves. Dès 1944, le dramaturge commence à publier des recueils de nouvelles. Le premier s’intitule Les déserts. S’en suivront Cœurs Anxieux en 1947 et L’enfant des sables en 1950. Durant cette même période, il publie son deuxième roman, Une fille est une file. La même année, il écrit l’œuvre Confession d’un auteur dramatique. Le dramaturge parisien décède en 1951.