Nom de naissance de Curel
Nationalité Français
Genre Homme
Avis

Biographie

Le vicomte François de Curel est un dramaturge français né le 10 juin 1854 à Metz. Il a grandi au sein d'une famille de notables lorrains qui l'envoie chez les Jésuites pour y recevoir une éducation des plus strictes.A dix-neuf ans, François de Curel intègre l'Ecole Centrale des arts et manufactures de Châtenay-Malabry, se destinant ainsi à reprendre les rênes de l'affaire familiale. Mais bien plus que le monde de la forge qui lui est d'abord promis, c'est celui de la littérature qui retient son intérêt.Il se lance pourtant tardivement dans l'écriture, sa première publication datant de 1885 alors qu'il entame la trentaine. Il s'agit du roman intitulé L'Eté des fruits secs, qui est suivi, quatre années plus tard, du Sauvetage du grand-duc édité chez Ollendorf. Il signe également Drame de campagne et L'Orphelinat de Gaëtan.Encouragé par les critiques favorables accompagnant la parution de ses écrits, François de Curel décide de donner une nouvelle orientation à sa jeune carrière en imaginant des pièces de théâtre. Malgré tout le talent qu'il y déploie, ses textes ne parviennent pas à trouver preneur, jusqu'à ce qu'il décide d'adresser au metteur en scène et directeur de théâtre André Antoine (1858-1943) trois pièces qu'il signe sous trois noms différents. La ruse de François de Curel aboutit à la réalisation par André Antoine de tous les spectacles ainsi proposés.C'est alors que commence la production dramatique de François de Curel, donnant naissance à une oeuvre qu'il est possible de partager en trois périodes distinctes, selon les sujets traités.La période initiale débute avec sa première pièce dévoilée en 1890 sous le titre Sauvé des eaux. Elle est marquée par une description de la famille et de la société, deux thèmes qu'il aborde également dans L'Envers d'une sainte (donnée au Théâtre Libre le 25 janvier 1892), Les Fossiles, L'Invitée représentée le 19 janvier 1893, L'Amour Brode (le jour de Noël 1893 au Théâtre Français), La Figurante, ainsi que Le Repas du lion (le 26 novembre 1897 au Théâtre Antoine).François de Curel s'intéresse par la suite à toute une série de questions relatives à la philosophie et aux valeurs morales. Dans cette ordre d'idées, il fait représenter La Nouvelle idole en 1899, La Fille sauvage le 17 février 1902, La Danse devant le miroir en 1914, La Comédie du génie au Théâtre des Arts à la fin de la Première Guerre Mondiale, ou encore L'Ivresse du sage quatre années plus tard.Durant la troisième et dernière période, François de Curel s'efforce de retranscrire ses sentiments sur la guerre dans ses productions artistiques, à l'image du monde entier, terrifié par le véritable désastre humain engendré par le conflit récemment terminé. Une démarche qui se concrétise à partir de 1922, année de la représentation de Terre inhumaine au Théâtre des Arts. Elle se poursuit en 1926 avec La Viveuse et le Moribond, donnée sur la scène du Théâtre de Monte-Carlo au mois de janvier.L'année suivante, François de Curel dévoile une ultime pièce en trois actes qu'il baptise Orage Mystique, mettant alors un point final à son oeuvre dramatique. La grande majorité de ses travaux a été largement saluée par les observateurs et appréciée du public. Ce succès est dû tout autant à un talent d'écriture indéniable qu'au choix judicieux des thèmes. Il est en effet l'un des rares dramaturges à traiter avec un tel talent la religion, l'amour, la science ou les relations entre les classes sociales, autrement dit, les grandes questions de son époque. C'est ainsi que François de Curel se retrouve classé parmi les représentants du « théâtre d'idées », dans la droite lignée des Henrik Ibsen et Maurice Maeterlinck.Le 16 mai 1918, il entre définitivement dans l'Histoire de la littérature française grâce à son élection à l'Académie Française et succède ainsi à Paul Hervieu au fauteuil douze.Cette distinction n'est pas la seule puisqu'il est également fait Commandeur de la Légion d'Honneur.François de Curel termine paisiblement sa vie entre la capitale et la Lorraine, jusqu'à sa mort le 26 avril 1928 à Paris, alors qu'il tentait de renouer avec le roman en laissant un livre inachevé, La Forêt Vivante.