La série revient encore plus drôle et mordante dans une nouvelle saison disponible dès aujourd’hui sur Netflix.
Il y a un an et demi, dans la foulée du succès de Tout Simplement Noir, Jean-Pascal Zadi dynamitait le catalogue de Netflix avec une série parodique drôle, généreuse et incisive, En Place. En six épisodes, le show racontait l’accession à l’Elysée de Stephane Blé, un éducateur de banlieue un peu loser qui se retrouvait propulsé dans le monde de la politique après un buzz médiatique. Un pur plaisir pour les amateurs d’humour gênant (cringe comme on dit aux US) à la française.
Dans la saison 2 qui vient d’arriver sur la plateforme, alors que l’actualité politique française est pour le moins trouble, Blé est désormais président, mais ce n’est pas le bout du chemin pour lui. Plutôt le début des emmerdes. Le néophyte fait face à d’énormes défis et il enchaine les boulettes. Personne ne lui fait confiance. Ni le peuple, ni la classe politique, ni sa femme. Et il doit gagner les élections législatives, sans parti, pour pouvoir appliquer son slogan "mangez bien, payez rien" qui l’a amené au pouvoir.
Réception tendue de la reine du Danemark, mécontentement en Guadeloupe, conflits avec ses partenaires politiques et l’opposition, incompétence, problèmes de couple, défiance des médias, trahison et menace d’insurrection : rien n’est épargné au nouveau locataire de l’Elysée qui doit puiser au fond de lui-même pour rentrer dans la fonction présidentielle. Un programme haletant pour une saison 2 d’En Place mieux et écrite et plus rythmée, là où la saison 1 souffrait de quelques temps morts, surtout dans sa seconde moitié.
Zadi préside, mais il ne gouverne pas tout seul. On retrouve avec délectation tous les petits rôles qui font le sel d’En Place : Eric Judor en conseiller problématique, Fadily Camara en Première dame incontrôlable, Marina Foïs en leader écolo hardcore, Pierre-Emmanuel Barré en leader d'extrême-droite ou Benoit Poelvoorde en cadre du PS machiavélique. Autant qu’on accueille avec plaisir les nouvelles têtes du casting, dont Alain Chabat en président sortant, Raphael Quenard en descendant d’esclavagiste et notre chouchou Vimala Pons (on vous laisse découvrir son rôle).
Dans la série ukrainienne Serviteur du peuple, qui a quelques similitudes avec En Place, un professeur d’histoire devenait président de la république. Il était incarné par un acteur nommé… Volodymyr Zelensky, qui a accédé pour de vrai à la fonction suprême quelques mois plus tard et fait face depuis deux ans à l’invasion de la Russie. Un destin qu’on ne souhaite pas à JP Zadi, tant l’exercice de l’Etat apparait comme un cadeau empoisonné pour les non professionnels de la politique. Stéphane Blé peut en témoigner…
Parodie, caricature, pantalonnade ? Oui et non. En Place joue à fond la carte de l’humour et du grand n’importe quoi, mais ne manque pas de mentionner des sujets sérieux et épineux, comme le scandale du chlordécone aux Antilles, la montée de l’extrême-droite et les dérives du système politico-médiatique. Et on sera dans la rue pour réclamer la saison 3, clairement teasée par le final de la 2, si Netflix fait l’erreur de ne pas écouter le peuple.
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