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L'événement du Festival de Cannes 2014, ce n'était pas les fêtes (de plus en plus rares et sélect), ce n'était pas la compétition, ce n'était pas le Welcome to New York d'Abel Ferrara, c'était la présentation en grande pompe de la version restaurée de Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper à la Quinzaine des Réalisateurs, jeudi soir. Avec la présence de Tobe himself, bien sûr, et comme hôte d'honneur, un Nicolas Winding Refn en forme olympique, qui a comparé le film de 74 à une forme d'art nouvelle. Pas étonnant : le réalisateur de Drive considère The Texas Chainsaw Massacre comme l'un de ses films préférés, voire même celui qui l'a le plus influencé. La séance spéciale de jeudi a été ponctuée de cris et d'applaudissements, et a dénoté une ferveur inouïe, signe d'une "magie Cannes" toujours prête à se manifester quand les choses en valent la peine. Et le film dans tout ça ? Parfaitement restauré, il bénéficie désormais d'un formidable écrin, respectueux de l'oeuvre d'origine tout en lui conférant une nouvelle dimension : la fabuleuse scène de poursuite nocturne à travers les arbres atteint désormais des sommets de poésie macabre.Sorti en 1974 (quatre ans avant Halloween - La Nuit des masques de John Carpenter), le film -qui montre une bande de teen-agers se faire découper par Leatherface, un maniaque au visage fait de peau humaine- pose les fondations du slasher est aussitôt devenu culte grâce à son ambiance poisseuse, sa photo granuleuse, son ambiance de folie consanguine. 40 ans plus tard, on compte trois suites (Viggo Mortensen joue dans Massacre 3 en 1990, et le duo Matthew McConaughey / Renée Zellweger dans La Nouvelle génération en 1994), un remake (2003), un prequel au remake (2006) et un autre prequel Texas Chainsaw sorti l'été dernier en 3D. Quant à ceux qui enragent de ne pas avoir vu Massacre à Cannes, l'original de 1974 ressortira en salles en octobre prochain, avec une réédition Blu-ray/DVD dans la foulée si tout va bien.