La Soupe aux choux
Les Films Christian Fechner

Le film culte avec Louis de Funès, Jean Carmet et Jacques Villeret revient ce soir sur France 3.

Après Les Aventures de Rabbi Jacob dimanche soir sur France 2, France Télévisions programme ce lundi une autre comédie portée par Louis de Funès, La Soupe aux choux, diffusée à 21h10 sur France 3. Laminée par la presse lors de sa sortie en 1981, le film adapté du roman éponyme de René Fallet met en scène deux vieux campagnards (de Funès et Jean Carmet) qui, après un concours de pets nocturne, voient débarquer un extra-terrestre (Jacques Villeret) dans leur hameau. 

Louis de Funès a co-réalisé La Soupe aux choux

Officiellement, Louis de Funès n’a co-réalisé qu’un seul film, avec son fidèle partenaire Jean Girault, L’Avare (1980). Le comédien a pourtant remis ça un an plus tard sur La Soupe aux choux, assurant la mise en scène et la direction d’acteurs pendant que son acolyte s’occupait de la technique. Mais sans se créditer cette fois. 

"Louis n'est pas un technicien sur le plateau. C'est le directeur d'acteurs", expliquait Jean Carmet dans Première, en 1981. "Il se promenait partout avec le bouquin de Fallet sous le bras : c'était sa bible ! S'il y avait le moindre problème, il le consultait. Quant à sa façon à lui de travailler, je ne trahirai rien en disant que j'ai surpris — en lisant par-dessus son épaule ! — certaines des annotations qu'il avait écrites en marge de son scénario : elles faisaient référence à ces gens qu’il a connus ou même à des membres de sa famille. (…) Ce sont des choses qui l'aident et c'est grâce à toute cette accumulation d’observations que, souvent, ses personnages trouvent leur existence."

La Soupe aux choux
Les Films Christian Fechner

Le concours de pets a failli ne pas apparaitre dans le film 

Louis de Funès était très impliqué sur le projet. C’est lui qui a eu l’idée de porter à l’écran, sur le conseil de son fils, le roman de René Fallet, auteur populaire plusieurs fois adapté au cinéma pour des résultats pas toujours très heureux (Le Triporteur, Les Vieux de la vieille, Paris au mois d’août…). S’attaquer à La Soupe aux choux était plutôt casse-gueule, et son ami le réalisateur Yves Robert lui avait d’ailleurs vivement déconseillé de ne pas conserver le concours de pets entre "le Glaude" et "le Bombé". De Funès ne l’a bien sûr pas écouté. Cette scène, si elle a cristallisé les critiques sur la vulgarité du film, lui a assurément donné son statut culte, faisant un tabac auprès des enfants lors des nombreuses rediffusions tv qui ont fait grandir la popularité du film.


 

Les critiques n’ont pas pu voir La Soupe aux choux

Le producteur du film, Christian Fechner, met en place une grosse campagne de promotion pour le film et, conscient qu’il risque d’être mal accueilli par la critique, décide de ne pas organiser de projection pour la presse. Pire, il s’arrange pour que les journalistes ne puissent pas aller voir le film pendant sa première semaine d’exploitation.  

"Les critiques de cinéma pour qui l'entrée dans les salles est gratuite, grâce à leur carte professionnelle, se voient, pour La Soupe aux choux, refuser ce droit pendant la première semaine d'exclusivité", relate Le Monde à l'époque. "Qu'ils en aient dit du bien ou du mal, ils n'ont jamais eu d'influence sur le succès commercial des films de Jean Girault avec Louis de Funès (la série du Gendarme, par exemple). Craindrait-on, cette fois, qu'ils ne détournent le public de ce brouet cinématographique en mettant les pieds dans la soupière ?

Malgré ces précautions, La Soupe aux choix ne connaitra pas un grand succès en salle, avec "seulement" 3 millions de spectateurs, un score décevant pour Louis de Funès, le roi du box-office capable d’écouler 17 millions de billets avec La Grande Vadrouille, ou 11 millions avec Le Corniaud. Et la presse ne se privera pas d’étriller le film, notamment en raison de sa grossièreté, une fois qu’elle l’aura vu.