Un récit d’anticipation à marche forcée sur fond de thriller dans l’Amérique des seventies, à découvrir sur Amazon Prime Video
Jean est une femme au foyer singulière. L’épouse d’un gangster, Eddie, dont elle n’a jamais cherché à connaître le détail de ses activités. Comme si l’essentiel était ailleurs. Et notamment dans la dernière surprise qu’il lui a faite, alors qu’elle se désespérait d’être maman, en débarquant avec un bébé dans les bras. Passée la surprise initiale, là encore Jean ne cherchera pas à aller plus loin, préférant savourer ce bonheur fragile. L’entame de I’m your woman vous place dans un sentiment d’instabilité, comme s’il manquait des pièces au puzzle se déroulant sous vos yeux. Cette primauté du hors champ perdurera tout au long de ce récit qui s’accélère cette nuit où Jean est réveillée par Cal, un collègue d’Eddie qui la presse de fuir avec lui, sous peine de danger mortel. Qui est Cal ? Qu’a fait Eddie ? C’est au cœur de ces questions sans réponse que doit plonger Jean pour sauver sa peau et celle de son enfant. Et sur cette intrigue de thriller, Julia Hart développe un prenant récit d’émancipation de cette héroïne malgré elle, contrainte à prendre les choses (et les armes) en mains au cœur des USA des 70’s. La tension peine à tenir sur deux heures où ce parti pris de traiter la majorité des rebondissements comme des ellipses, hors de la vue du spectateur, finit par avoir ses limites. Mais I’m your woman a un atout majeur : Rachel Brosnahan (La Fabuleuse Mme Maisel). La comédienne le porte sur ses épaules avec une densité infinie, symbolisant avec éclat la célèbre phrase de Godard : « tout ce dont vous avez besoin pour faire un film, c'est d'une fille et d'un flingue»
De Julia Hart. Durée : 2h. Disponible le 12 décembre sur Amazon Prime Video
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