Quand La Mort aux trousses devait s'appeler L’Homme dans le nez de Lincoln
MGM

Le classique d'Alfred Hitchcock revient ce dimanche sur Arte.

La 7e chaîne proposera ce week-end une soirée spéciale Cary Grant, avec la rediffusion de l'un de ses plus grands succès, La Mort aux trousses (1959), puis un documentaire intitulé Cary Grant : de l'autre côté du miroir (déjà visible sur Arte.TV).

Ce thriller d'Alfred Hitchcock, qui a marqué l'histoire du cinéma hollywoodien, était au cœur du troisième numéro de Première Classics (avril-juin 2018 avec 2001 L'Odyssée de l'espace en couverture). L'auteur du dossier, Olivier Rajchman, y revient bien sûr sur la fabrication de la scène culte de l'avion poursuivant le héros dans une route désertique des Etats-Unis, mais aussi sur celle, également inoubliable, où il grimpe sur les visages des présidents américains gravés sur le Mont Rushmore, en compagnie de sa partenaire Eva Marie Saint. Cette scène a d'ailleurs failli donner son titre au film...

Voici quelques extraits de l'article racontant les coulisses de la création de La Mort aux trousses :

"Après avoir filmé, dans La Cinquième Colonne, son héros suspendu au sommet de la statue de la Liberté, Hitchcock rêve d’une scène prenant pour décor un autre symbole de la démocratie américaine. En l’occurrence une chasse à l’homme sur les visages sculptés des quatre présidents du Mont Rushmore. D’où sa volonté initiale d’appeler le film L’Homme dans le nez de Lincoln. Et, pour le nourrir, un fait divers raconté à Hitchcock par le critique Otis Guernsey, qui lui a parlé d’un espion imaginaire créé par la CIA pour leurrer un adversaire. Le postulat plaît à son scénariste Ernest Lehman qui reçoit, peu après, une autre piste d’Hitch : un meurtre commis dans l’enceinte des Nations Unies. Avec cela, il doit se débrouiller."

(Une fois en pré-production du film) "Ernest Lehman en profite pour emprunter le parcours de Thornhill, se rendant aux Nations Unies puis à Grand Central Station où il prend l’express de Chicago avant de rallier Rapid City, dans le Dakota, et le Mont Rushmore. Là, accompagné d’un guide forestier, il tente, comme son héros, d’escalader les visages géants sculptés par Borglum, mais le risque pris est tel qu’il doit rebrousser chemin."

(Peu après le début du tournage) "Les choses se gâtent, mi-septembre, au pied du Mont Rushmore quand Hitchcock déclare, à un journal local, que ses interprètes vont parcourir les visages sculptés des présidents. Immédiatement, le gouvernement le lui interdit, invoquant la profanation d’un symbole national. Le cinéaste a, de toute façon, prévu une alternative laissant Robert Boyle recréer, sur un plateau géant de la Metro, le monument, avec des portions des sculptures reproduites grandeur nature, ainsi qu’une toile peinte de 10 mètres de haut sur 50 mètres de large."

(A propos du changement de titre) "À quelques semaines des premières prises de vues, l’équipe rassemblée autour du cinéaste est à bloc. 'On utilisait des storyboards et on planifiait tout à l’avance pour lui faciliter les choses, racontera le directeur artistique Robert Boyle. Hitchcock communiquait avec toute l’équipe, et nous étions tous réunis au même endroit.' Seul hic : Lehman bute sur le dernier acte de son scénario. Comment achever ce film auquel un rédacteur de la MGM, Kenneth MacKenna, vient de trouver un titre définitif, inspiré de la trajectoire du héros et d’un vers de Hamlet ; North By Northwest ?"

 

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L'histoire de La Mort aux trousses : Le publiciste Roger Tornhill se retrouve par erreur dans la peau d'un espion. Pris entre une mystérieuse organisation qui cherche à le supprimer et la police qui le poursuit, Tornhill est dans une situation bien inconfortable. Il fuit à travers les Etats-Unis et part à la recherche d'une vérité qui se révèlera très surprenante.

Bande-annonce :