David Ayer réunit les pires super-méchants de l'univers DC, forcés d'aller faire le sale boulot pour le gouvernement américain. Plutôt marrant de prime abord, le film sombre à mi-chemin et efface progressivement toutes les bonnes idées du début. Un nanar à 175 millions de dollars qui se prend bien trop au sérieux, où surnagent Margo Robbie (Harley Quinn) et Jai Courtney (Capitaine Boomerang). Difficile de comprendre comment on en est arrivé à un tel résultat.
Zack Snyder/Joss Whedon filment la réunion des plus grand héros DC avec la finesse d'un pachyderme. Marvel Studios et ses Avengers peuvent dormir tranquilles : le feu d'artifice tant attendu se révèle être une bouillie numérique infâme, qui échoue sur pratiquement tous les plans (les enjeux, les personnages, l'humour, la mise en scène) et ne prend jamais le temps de donner un semblant d'âme à ses héros. Un petit film de rien du tout.
Toujours à deux doigts de s'effondrer sous son propre poids, la première rencontre à l'écran entre Batman et Superman fait des étincelles quand il s'agit d'imposer ses héros en purs héritiers de la mythologie grecque. On peut reprocher beaucoup de choses au film, dont son premier degré un peu pesant et un vrai manque de subtilité, mais l'affrontement entre ces gladiateurs des temps modernes (et l'introduction de Wonder Woman) justifie à lui seul l'existence de la bête. La version longue est à privilégier, même si Jesse Eisenberg y est toujours aussi irritant en Mark Zuckerberg foldingue.
"On revient un peu à l’esprit du tout premier Superman de Richard Donner : la naïveté, la simplicité, la bonté, la positivité. C’est charmant, vous voyez ce que je veux dire ?", nous expliquait Gal Gadot avant la sortie. Pas faux. Wonder Woman est un film de super-héros à l'ancienne, charming avec son duo Gal Gadot/Chris Pine, armé d'une production design à toute épreuve et de scènes de baston vraiment balèzes. Seul point noir (c'est une habitude chez DC comme chez Marvel), un méchant sans grande envergure.
Zack Snyder prend le mythe à l'envers et réinvente Superman en figure christique foudroyée par le doute et les questionnements sur sa place dans l'univers. Une gravité qui aurait été écrasante (voire ridicule) si Snyder ne mettait pas une telle sincérité dans chaque plan. Sa fascination pour cet Homme d'acier désenchanté est si tangible qu'on lui pardonne aisément d'abandonner quelques promesses en cours de route et de faire marche arrière sur la métaphysique dans la deuxième partie. Une relecture ambitieuse de Superman et le meilleur film du DCEU. Jusqu'ici.
Qui est le premier ?
En cinq long-métrages, l'univers cinématographique DC aura testé à peu près toutes les formules possibles : le film solo, le film de groupe, le film de méchants… L'heure du classement a sonné, alors que Justice League est dans les salles depuis la semaine dernière.
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