Deux ans après Patients, Grand Corps Malade et Mehdi Idir récidivent avec une nouvelle comédie en milieu fermé, un collège du 93.
À Première, Patients nous avait bluffés. Pour leur premier film, Grand Corps Malade et Medhi Idir combinaient avec maestria sens de la vanne, caractérisation subtile, humanisme discret et mise en scène soignée. Sur tous ces plans, La Vie scolaire séduit à son tour, l’effet de surprise en moins. En choisissant un genre balisé – le film d’école –, les deux larrons n’ont pourtant pas opté pour la facilité. Leur bonne idée ? Adopter le point de vue un peu décalé d’une CPE (conseillère principale d’éducation, qui veille à l’application du règlement intérieur) sur une vie scolaire habituellement vécue, à l’écran, de l’intérieur par les profs ou les élèves. GCM et Idir filment cette CPE comme une héroïne des temps modernes, prête à tout pour sauver d’eux-mêmes, de leurs penchants narcissiques et inconsciemment autodestructeurs, des élèves en difficulté d’un collège du 93. La solaire Zita Hanrot est parfaite pour le rôle, proche de celui tenu par Pablo Pauly dans Patients, qui tirait les personnages secondaires vers le haut. Autour d’elle, les fidèles Alban Ivanov, Soufiane Guerrab et Moussa Mansaly rivalisent de punchlines et de présence, insufflant une énergie dingue à cette comédie sociale et humaniste ilmée avec une élégance rare. On n’oublie pas les jeunes acteurs, dont le vécu et le style inimitable participent du fameux "effet de réel" voulu par les auteurs, animés par la noble intention de changer notre regard sur la banlieue.
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