Elle est la troisième réalisatrice à remporter ce prix après Jane Campion et Julia Ducournau.
"Les hommes aiment bien être récompensés... parfois pour de mauvaises raisons", a plaisanté (à peine) l'actrice Zar Amir Ebrahimi avant de remettre le Prix de la Meilleure interprétation masculine à Kōji Yakusho pour Perfect Days de Wim Wenders. C'était une des meilleures punchlines de la soirée présentée par Chiara Mastroianni. Le grand vainqueur a été Anatomie d'une chute de Justine Triet, récompensé de la Palme d'or 2023 par le jury du 76ème Festival de Cannes, présidé par Ruben Otslünd (deux fois vainqueur de la Palme avec The Square et Sans filtre). Notre critique du film palmé, saluait "l’énergie, l’envie de cinéma diablement contagieuse de Justine Triet et surtout un duo d’acteurs majeurs - Sandra Hüller et Swann Arlaud".
Justine Triet est la troisième réalisatrice à obtenir une Palme d'or, après Jane Campion (La Leçon de piano) et Julia Ducourneau (Titane). La réalisatrice a profité de sa récompense pour remercier son compagnon Arthur Harari, qui a co-écrit le film avec elle, et évoquer la contestation contre la réforme des retraites et la menace qui pèse sur le cinéma : "La marchandisation néo-libérale de la culture que le gouvernement défend est en train de casser l'exception culturelle française".
Le discours engagé de Justine Triet, réalisatrice de "Anatomie d'une chute", au moment de recevoir la Palme d'Or de ce 76ème @Festival_Cannes.#Cannes2023 pic.twitter.com/yEQXaCIlrX
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Auparavant, Jane Fonda, qui lui a remis la Palme d'Or, avait elle aussi placer un discours engagé mais optimiste sur la place des femmes réalisatrices au Festival de Cannes : "Je suis venue pour la première fois à Cannes en 1963, beaucoup d'entre vous n'étaient pas nés et il n'y avait aucune femme en compétition à l'époque. Et personne ne trouvait à y redire. On revient de loin. Il y a encore du chemin à parcourir, mais il faut célébrer le changement quand il se produit. Cette année, sept réalisatrices sont en compétition. C'est historique !"
“C’est passionnant d’être de retour au @Festival_Cannes, où je suis venue pour la première fois en 1963 [...] Aucune femme n’était en compétition à l’époque.”
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Jane Fonda, avant de remettre la Palme d’Or. #Cannes2023 pic.twitter.com/kY9i0HbZIW
Autre remettant de marque, Quentin Tarantino, qui a présenté jeudi un film à la Quinzaine des Cinéastes, est lui venu défendre son approche décomplexée de la cinéphilie ("Je n’ai jamais compris l’idée de plaisir coupable. Le plaisir, c’est le plaisir !") avant d'introduire le légendaire réalisateur et producteur Roger Corman, 97 ans, et de remettre le Grand prix à Jonathan Glazer pour The Zone of Interest, adaptation du roman de Martin Amis, décédé pendant le Festival, qui raconte la Shoah en contre-champ.
« Je n’ai jamais compris l’idée de plaisir coupable. Le plaisir, c’est le plaisir ! » - Quentin Tarantino#Cannes2023 pic.twitter.com/GcUqvclQZy
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Enfin, comment ne pas souligner le passage de John C. Reilly, qui a fait un grand silence pour rendre hommage aux auteurs en pleine grève à Hollywood avant de remettre le Prix du Scénario, remporté par Yuji Sakamoto pour Monster de Hirokazu Kore-eda.
“Vous venez de voir un film sans scénariste."
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John C. Reilly apporte son soutien aux scénaristes en grève à Hollywood.
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Le palmarès du 76ème Festival de Cannes :
Palme d'or : Anatomie d'une chute de Justine Triet
Grand prix : The Zone of Interest de Jonathan Glazer
Prix du jury : Les Feuilles mortes d'Aki Kaurismäki
Prix de la mise en scène : La Passion de Dodin Bouffant de Trần Anh Hùng
Prix d'interprétation féminine : Merve Dizdar dans Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan
Prix d'interprétation masculine : Kōji Yakusho dans Perfect Days de Wim Wenders
Prix du scénario : Yuji Sakamoto pour Monster de Hirokazu Kore-eda
Caméra d'or : L'Arbre aux papillons d'or de Thien An Pham
Palme d'or du court-métrage : 27 de Flóra Anna Buda
Mention spéciale du court-métrage : Fár de Gunnur Martinsdóttir Schlüter
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