« Le mieux que je puisse faire en ce moment pour le public espagnol, c'est essayer de lui remonter le moral ». Après vingt ans de drames, Pedro Almodovar avait envie de faire rire. Pas seulement au détour d'une réplique entre deux scènes chocs, mais pendant une heure trente, sans entrave, sans barrière, sans temps mort. Et si la réalité n'est pas ignorée et reste « en embuscade », elle est tenue à distance, en-dehors.Car le cinéaste espagnol a bien conscience que son pays, et le reste du monde, a besoin de légèreté. Mais ce désir de comédie vient d'abord d'un besoin personnel, renouer avec sa nature ludique après La Piel que habito, son film le plus sombre. Un besoin qui s'est transformé en défi.Car la comédie est un art délicat et faire rire n'est pas une promenade de santé, surtout quand on est un control freak : tous les personnages que vous verrez dans ses Amants passagers, Pedro les a joués. Tous. Et toute l'action qui se joue dans cet avion sans destination, il l'a chorégraphiée. Toute.Un vol très maîtrisé à découvrir aujourd'hui dans les salles.Interview Vanina Arrighi de CasanovaImages Frédérique Prevote Voir aussi :Penélope Cruz et Antonio Banderas, le duo magique d'AlmodovarLa mise en scène du sexe selon Pedro
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