EXCLU - Joe Carnahan : est-il vraiment si nul ?

Non, L'agence tous risques est son meilleur film !

On en attendait pas grand chose et on s'est bien trompé. Gros film de commande qui s'inscrit en réaction des actioners récents aux héros désincarnés (la trilogie Bourne), L'Agence tous risques propose une relecture de la série 80's selon la règle des 3F : fun, fidèle et fédérateur. Du coup tout est à sa place : les scènes d'actions clinquantes, les références funky à la série 80's, la générosité explosive et le sens de la formule. Décomplexé, L'Agence tous risques est en bonne place pour être le blockbuster le plus cool de cet été, celui qui assume parfaitement son ambition : l'entertainment. On retrouve bien les fixettes de Carnahan (encore des mercenaires et un sous-texte vaguement politique, des clins d'oeil à MI:III), mais ici, tout est tellement verrouillé, jumpcuté et boosté que ça marche. Un plan sans accroc.

Non, il a quand même tenu tête à Tom Cruise

Après s'être séparé de Fincher, Tom Cruise séduit par Narc, demanda à Carnahan de réaliser MI:III. Le script (excitant) devait nous balader en Afrique dans le sillage d'une armée privée mettant un pays d'Afrique à feu et à sang... Le problème c'est que ses visions trashs et géopolitiquement déviantes n'ont pas plu aux cols blancs des studios, et surtout à Cruise. Du coup, Carnahan préféra quitter l'aventure et laisser le bébé à J.J. Abrams. "Si je n'étais pas parti, j'aurais explosé en vol" expliqua par la suite le maverick. La classe !

Joe Carnahan est-il vraiment nul ?

L'Agence tous risques débarque mercredi en salles. Plus qu'un remake de notre bonne vieille série 80's, le film marque surtout le retour de Joe Carnahan derrière la caméra. Adoubé par Friedkin et encensé par Tom Cruise pour un film hautement surestimé (Narc), Joe Carnahan était le petit génie d'Hollywood des années 00. Depuis, Mise à prix a remis les pendules à l'heure et prouvé que ce réalisateur oeuvrait surtout dans l'esbrouffe et la frime ! L'Agence tous risques remet les compteurs à zéro et prouve que Carnahan n'est pas si mauvais que ça...Bande-annonce :

...mais Mise à prix, c'est vraiment nul

Avec son deuxième long, c'était plié. Scénario passoire au centre duquel trône un magicien mafieux, sous coke et traqué par une dizaine de salauds et une myriade de flics pourris, le film passe d?un point de vue à l?autre, sans jamais se soucier de son spectateur en alignant un nombre incalculable de poncifs et de scènes de fusillades éreintantes et illisibles. Néo-nazis en goguette, pin-up R?n?B, costards lamés, masque en latex, script ringard écrit comme un Z... le tout avec la volonté de signer un polar crypto-politique confondant de bêtise. En un film, l'héritier de Friedkin devenait un copycat de Guy Ritchie ou du pire Tony Scott. Ouch !

Oui, Narc, c'est pas si bien

Dès son premier long, Joe Carnahan était promu wonderboy d'Hollywood. Narc était un film de flic « undercover », avec des acteurs barbus comme pour montrer au spectateur que, attention, on n?est pas là pour rigoler. Le film opérait le crossover entre French Connection (les policiers hantés vus au quotidien) et Serpico (Jason Patric en sosie de Pacino) pour livrer un précipité du polar 70?s mâtiné d?une étude de m?urs à la Training Day (sans les effets blockbuster). Papa Friedkin lui-même avait apprécié, alors forcément... Bon, dix ans plus tard, on s'aperçoit que la virtuosité flirte avec la frime (des split-screens traînent encore), que les barbes jouent très bien, les acteurs moins, et surtout, que la comparaison avec Friedkin a quand même pris du plomb dans l'aile. Narc est un polar maniéré, trop sérieux pour être honnête et qui annonce d'emblée le violent dévissage de Carnahan.

Non, sa pub BMW est géniale...

L'Agence tous risques débarque mercredi en salles. Plus qu'un remake de notre bonne vieille série 80's, le film marque surtout le retour de Joe Carnahan derrière la caméra. Adoubé par Friedkin et encensé par Tom Cruise pour un film hautement surestimé (Narc), Joe Carnahan était le petit génie d'Hollywood des années 00. Depuis, Mise à prix a remis les pendules à l'heure et prouvé que ce réalisateur oeuvrait surtout dans l'esbrouffe et la frime ! L'Agence tous risques remet les compteurs à zéro et prouve que Carnahan n'est pas si mauvais que ça...