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De Mr Robot à Citizenfour, les hackers du petit et du grand écran qui ont inspiré le jeu vidéo.

Watch Dogs 2 fait le grand écart entre un monde ouvert à la GTA et une immersion passionnante dans l’univers des hackers, tout en corrigeant habilement les défauts de son aîné. Thomas Geffroyd, directeur du contenu de la marque Watch Dogs chez Ubisoft, revient pour nous sur les séries et les films qui ont inspiré le jeu, et les thématiques qui agitent le titre. 


Mr Robot

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Elliot, un jeune hacker, rencontre Mr. Robot, un mystérieux anarchiste au sein de la « Fsociety ». Il lui propose de rétablir l'équilibre de la société en hackant les plus grosses banques et entreprises du monde.
« C’est évidemment la série du moment concernant le hacking, et pour d’excellentes raisons. Très bien écrite, intrigante, incisive et sociale, Mr Robot fait un gros effort d’exactitude technique concernant le hacking, avec une approche très individualiste centrée sur le personnage d’Elliot. C’est une vision très complémentaire à notre approche plus orientée groupe de hackers : bien que Mr Robot soit une parabole sur la solitude dans nos âges numériques, loin de l’expérience tribale de Watch Dogs 2, ce ne sont que deux points d’entrées différents vers le même monde. Celui de la data et de notre assujettissement aux technologies de l’information ».

Citizenfour de Laura Poitras

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La réalisatrice filme le lanceur d’alerte le plus connu de la planète. Un documentaire sur le hacking, mais surtout un portrait intime d’Edward Snowden.
« Ces dernières années ont été marquées par les whistleblowers américains, Edward Snowden en tête. Loin de l’effort de polissage politique assumé d’Oliver Stone pour son film Snowden, Citizenfour est un indispensable. Le hacking n’est pas que technologique, c’est aussi et surtout pour nous une affaire humaine. Ce documentaire accompagne Snowden durant les révélations, la tension, les enjeux… Un témoignage de la réalité du hacker tout simplement parfait, et une magnifique exploration humaine »

Pirates, de Iain Softley

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Dade Murphy, un adolescent, est arrêté par les services secrets pour avoir créé un virus informatique et est condamné à ne plus utiliser un ordinateur jusqu'à son dix-huitième anniversaire. Quelques années plus tard, lui et ses amis découvrent qu'un virus très dangereux est en passe de se propager sur tout le réseau.
« Un film culte de la communauté hacker et un hommage à une certaine exubérance des années 90. Pirates a réussi a marier quelques éléments solides de la technologie et des risques associés tout en restant fun. Ce qui nous intéresse, ce ne sont pas les répliques mémorables ou le fameux ‘hack the planet’, mais le fait que le hacking n’est pour une fois pas montré comme le fait d’un homme triste et frustré, au fond d’un sous-sol : c’est un style de vie. C’est aussi la première fois que le coté ‘jester’ (le bouffon qui critique sous couvert d’humour) des hackers a été mis en image. Pas une révolution, mais la légèreté du film et son sens de la culture hacker a fait bouger bien des choses ».

Person of Interest

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Un agent de la CIA présumé mort est engagé par un milliardaire pour travailler sur un programme informatique capable d'identifier toutes les personnes impliquées directement ou indirectement dans les crimes et délits commis à New-York. Ensemble, les deux hommes vont tenter d'éradiquer le crime des rue de la Big Apple.
« Une série intéressante a regarder pour son approche de ‘la ville qui écoute’ et l’analyse de ce qu’elle entend. Mais si Person of Interest présente ces éléments comme fantaisistes, la réalité les a rattrapés. La ville intelligente, l’internet des objets et nos usages technologiques sont tous autant de petits little brothers qui nous épient dans la réalité. Et l’analyse de toutes ces données est vendue a des services de police ou à des municipalités. Quand la fiction se fait rattraper par une réalité bien plus inquiétante… »

Who Am I, de Baran Bo Odar 

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Benjamin, un moins que rien, rencontre le charismatique Max. Tout les oppose, mais ils partagent un centre d’intérêt : le hacking. Avec les amis de Max : Stephan, un impulsif, et Paul, paranoïde, ils forment un groupe hacker subversif nommé CLAY (Clowns Laughing @ You). Mais le groupe se retrouve rapidement avec les services secrets allemands et Europol aux trousses.
« Ce film allemand passé largement inaperçu lors de sa sortie est un petit bijou sur le hacking, et plus précisément sur l’hacktivisme. Il est toujours dur de représenter le coté « digital » du hacking sans que cela ne devienne rapidement gadget. Non seulement Who Am I illustre parfaitement un vocabulaire le vocabulaire de la technologie, mais il présente très bien les hacktivistes, tant dans leur désir de justice que leur besoin de reconnaissance. Avec en prime une fin qui rappelle Usual Suspect et des personnages attachants. Un indispensable pour rappeler encore une fois que le hacking est surtout intéressant lorsqu’il parle de notre humanité, et non pas de technicité (comme l’a démontré le film Hacker de Michael Mann) ».