DR

Une femme reproche "la publicité mensongère" de ce "film antisémite" à Nicolas Winding Refn et ses producteurs.
 

En mai 2011, Drive créait l’événement durant le festival de Cannes et repartait avec le prix de la mise en scène. Quelques mois plus tard, le film de Nicolas Winding Refn porté par Ryan Gosling sortait dans les salles… et se retrouvait au cœur d’étranges polémiques. Un homme ayant agressé Tiger Woods en lui lançant un hot dog à la figure expliquait par exemple s’être inspiré de Drive avant de commettre ce geste. Mais surtout, une femme du Michigan lançait officiellement un procès contre le distributeur FilmDistrict, ainsi que le cinéma dans lequel elle était allée le voir, jugeant que sa publicité était mensongère : elle s’attendait à un long métrage bourré d’action et de courses de voitures à la Fast & Furious après avoir vu sa bande-annonce. Elle affirmait aussi que le résultat était "antisémite". Du grand n’importe quoi ? C’est ce que beaucoup pensaient à l’époque, mais cela n’empêche pas le procès en question d’être toujours en cours…


Drive : une bande-annonce mensongère et un film antisémite ?

The Hollywood Reporter a mis la main sur un rapport officiel d’un tribunal du Machigan où tous les rebondissements de cette affaire surprenante sont précisés. La plaignante, Sarah Deming, a porté plainte en 2011 et en mars 2012, le juge chargé de statuer cette affaire a considéré que son action était injustifiée, insistant sur le fait qu’il n’y avait pas matière à se tromper à partir de la bande annonce et que le film n’était pas antisémite. Loin de se décourager, la femme a demandé à ce que sa plainte soit réexaminée par un autre juge « car elle accusait celui-ci d’être lui-même antisémite », précise THR. L’affaire s’est donc retrouvée en appel, toujours dans un tribunal du Michigan, et le verdict a été rendu le 15 octobre 2013 : "Le trailer montrait effectivement des scènes de courses de voiture, mais ce n’est pas considéré comme mensonger, puisque le film en lui-même contient de nombreuses scènes au volant… De plus, la plainte concernant l’antisémitisme du film n’est pas justifiée : la violence montrée à l’écran n’est pas spécifiquement dirigée envers les Juifs, et il n’y a pas non plus de critique envers eux".

Drive : le film qui donne envie de lancer des hot-dogs à la tête des gens

Logiquement, l’affaire aurait dû s’arrêter là, mais non. Elle rebondit cette semaine auprès de la cour suprême du Michigan. L’avocat de la plaignante, Martin H. Leaf, étend sa plainte à la production (Sony Pictures, aux plateformes de diffusion Netflix, Amazon, Apple ou encore Google, au réalisateur Nicolas Winding Refn et à l’un des acteurs de DriveAlbert Brooks. Ce nouveau procès est prévu pour vendredi. Cinq ans après la sortie du film, la décision de cet ultime appel va-t-elle conclure une bonne fois pour toutes ce procès ?

Cannes 2011 : Drive est un film "humain, sarcastique et radical"

Le réalisateur est en tout cas passé à autre chose : son nouveau film The Neon Demon a bien marché l’an dernier. Et Ryan Gosling est actuellement en pleine promotion de La La Landla comédie musicale événement qui a cartonné ce week-end aux Golden Globes. Elle sortira en France le 25 janvier. Bande-annonce :