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Dès son premier plan, lent travelling sur un lac brumeux sur lequel flotte une tête de porc décapitée, UltravoKalaffiche sa violence décomplexée. Celle des corps de ces deux paumés en cavale qui s'entrechoquent et s'enlacent en attendant l'heure fatidique. Celle de ce tueur à gage mystérieux qui porte sur sa peau la lourde charge de ses méfaits. Le vrai problème du film de Christophe Karabache, plombé par son esthétique saturée, ses dialogue épars et sa caméra figée, réside dans son incapacité à pleinement communiquer la tension à laquelle il aspire. Même sa résolution, inévitable et brutale, ne parvient pas à clore cette course-poursuite tragique, lentement dévorée par sa noirceur et son pessimisme.