-
Étrangement, si le meurtre est le point d’ancrage de ce film, il est assez vite oublié, juste traité comme le déclencheur d’un processus autrement plus important aux yeux de ce réalisateur débutant : la prise de conscience de leur virilité par les deux jeunes garçons. Et c’est dommage non seulement d’un point de vue moral, mais aussi en ce qui concerne l’intrigue et la force de l’histoire. En évacuant très vite les conséquences de ce drame, ce film d’initiation perd son sens et se transforme rapidement en une chronique familiale et sociale pas tout à fait banale mais pas très originale non plus. Avec,certes,quelques scènes très fortes et des interprètes à l’unisson, mais au service d’une dramaturgie vacillante.
Toutes les critiques de Zion et son frère
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
La connivence qui unit Zion et son frère alors même que leur relation se défait et qu'ils conjuguent leurs efforts pour ruiner les espoirs de leur mère, donne au film sa tonalité : Eran Merav travaille, dans une palette sombre et désaturée, à une métaphore collective : celle d'une société rongée par une faute originelle, exaltée par une fraternité empoisonnée, souffrant d'une affliction d'autant plus amère qu'elle la sait vouée à ne pas connaître d'échappatoire.
-
Sous un soleil de plomb qui exacerbe la violence, Eran Merav filme avec réalisme la dureté d'une société précaire et porte un regard plein de compassion sur la vulnérabilité, l'égoïsme et l'instinct de survie de l'être humain.
-
Famille désunie, adultes dépassés, enfants sans repères : cette tragédie presque ordinaire, sous un soleil pesant, évoque en filigrane une société, ses immigrés, ses pauvres, une violence sous-jacente et permanente. Centrée sur la relation de deux frères qui deviennent ennemis, ce premier film du réalisateur est une réussite très prometteuse.
-
Les deux formidables jeunes comédiens offrent toute la candeur, toute la fougue, toute la violence de leur jeunesse à leurs personnages, étouffés par une mère trop aimante (Ronit Elkabetz, toujours aussi belle, toujours aussi incandescente). Un seul regret, mais de taille : la seconde partie, centrée sur la rivalité naissante entre les deux frères, retrouve rarement la puissance des scènes de complicité initiale.