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Les mains en sang. Le corps trempé. Les muscles qui lâchent. Gros plans sur le héros. Contrechamps rapides. Caméra fixe. Caméra qui pianote à la vitesse d’un métronome au galop. Whiplash est littéralement un film musical qui donne à ressentir l’implication physique et émotionnelle d’Andrew. Tourné pour l’essentiel en Scope dans le cadre d’une classe au décor minimaliste, le second long métrage du surdoué Damien Chazelle flirte avec l’abstraction, au même titre que le free jazz dont les protagonistes sont les tenants. Mais tout ça n’est pas seulement de l’esbroufe visuelle qui lorgnerait du côté de chez David Fincher (découpage méthodique, distanciation clinique). C’est aussi – et surtout – un grand film sur la filiation contrariée et sur la transmission. Orphelin de mère, Andrew a un père biologique faible en apparence et un père de substitution tyrannique qui, chacun à leur manière, vont forger le devenir de ce jeune adulte au potentiel insoupçonnable. Toutes ses scènes avec Fletcher, d’une violence psychologique inouïe (on pense à un "Full Metal Jacket" version studio d’enregistrement), sont frappées du sceau d’un sadisme qu’il va s’ingénier à retourner et à transformer en force intérieure au motif, éculé mais sacrément dramatique, que les grands artistes naissent dans la douleur. Le fiévreux Miles Teller prête au héros son physique anachronique. Face à lui, l’immense J.K. Simmons incarne un despote mémorable fait de glace et de feu. Le genre de personnage faustien qui hante une génération.
Toutes les critiques de Whiplash
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Mise en scène syncopée, tension permanente, jeux d'éclairage dignes d'un film noir... Formellement maîtrisé, le film brille, aussi, par ses qualités d'écriture.
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« Whiplash » nous entraîne dans une chute virtuose.
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Un film dont on sort laminé et frissonnant. Chazelle, avec un sens du tempo ahurissant, fait monter la tension crescendo. (...) "Whiplash" est redoutablement intelligent, sensitif, racé, brillant. L'un des chocs cinéma de l'année.
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Ce film est une pure tuerie! L'angoisse est omniprésente dans cette chronique puissante qui laisse au spectateur un goût de sang et de larmes en même temps que la certitude d'avoir découvert un grand réalisateur.
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Le solo final soulève un enthousiasme à la Rocky. Le jazz est une discipline olympique. Pour son second long-métrage, Chazelle mérite la plus haute marche du podium.
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Un film coup de poing, coup de foudre, coup de gong : à voir absolument !
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Un duel porté par deux acteurs au sommet. Une belle leçon de vie sur le dépassement de soi et les limites à (ne pas) franchir marquée par une scène finale incroyable.
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La relation toxique entre un jeune batteur et son prof. Ambigu, cruel et intense.
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"Whiplash" multiplie les scènes de bravoure, dans une escalade de violence bien menée.
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Ce qui se présentait comme un "Fame" version baguettes se transforme en une réflexion acerbe sur l'ambition à travers un jeu pervers de dominant/dominé. Cette vraie-fausse success story se tend de plus en plus, jusqu'à claquer au visage tel un coup de fouet.
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Une partition émotionnellement riche et sans fausse note. De cette étonnante confrontation émane une ode à la persévérance couronnée en apothéose sur un récital estomaquant.
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Plus proche de "Full Metal Jacket" ou de "Rocky" que de "La Mélodie du bonheur", rythmé comme un solo de batterie et intense comme un match de boxe, "Whiplash" mène le spectateur à la baguette jusqu'à un final musical en apothéose qui le laissera épuisé et heureux. "Coup de fouet" certes, mais avant tout coup de maître.
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En se concentrant davantage sur la nécessaire et fastidieuse pratique quotidienne que sur l’élan abstrait ou génial de création, Chazelle met à jour un double paradoxe : l’art n’a jamais semblé aussi concret et en même temps inatteignable au commun des mortels ; WHIPLASH célèbre les besogneux et apparaît pourtant comme l’œuvre aérienne d’un cinéaste porté par un talent pur et instinctif.
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Un thriller musical dans le monde hyper-compétitif des écoles de jazz qui impressionne par sa maîtrise.
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Un film enthousiasmant avec un duel “fanfaronique” entre un jeune batteur de jazz et son mentor.
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Whiplash est un excellent film en forme de déclaration d’amour à la musique. Coup de coeur !
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"Whiplash" se situe dans la meilleure tradition des films d'initiation en valorisant le dépassement de soi, travail et volonté. Des valeurs positives qui font de ce film une oeuvre solaire.
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UN formidable film, baigné par le jazz et un magnifique morceau qui lui donne son titre.
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"Whiplash" nous offre une réalisation et une cinématographie impressionnante, à la fois enveloppante et étouffante, qui démontrent une maîtrise cinématographique prodigieuse. L'intensité est définitivement le mot d'ordre ici
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Porté par deux comédiens d'exception, "Whiplash" s'avère une composition soignée et talentueusement exécutée, mais qui manque un peu d'inspiration.
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Le jeune Miles Teller est tout simplement impressionnant à la batterie dans des séquences magnifiques de virtuosité. La bande-originale est sublime et il n’est pas indispensable d’être grand amateur de Jazz pour se laisser embarquer dans ce tourbillon sonore.
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Chazelle ne se contente pas du magnifique duo d'acteurs et soigne sa réalisation, faisant des répétitions de vraies scènes violentes, saignantes et longues qui laissent exsangues: on partage les souffrances d’Andrew et pour qui se poserait la question de la difficulté de la batterie, le doute n’est plus permis.
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Ce n’est pas tant le sujet qui use à la longue, mais le caractère prévisible des innombrables face-à-face entre la victime et le bourreau.
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D’une main aussi lourde que celle de son sujet, le réalisateur ne recule devant aucun cliché pour imposer sa morale douteuse, qui exalte un darwinisme social appliqué au champ artistique.