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Rarement figure de l'enfant monstre, récurrente au cinéma, n'aura été aussi troublante que sous l'objectif de Lynne Ramsay. Entre drame intime et thriller, We Need To Talk About Kevin sonde avec beaucoup d'intelligence la culpabilité d'une mère face à son fils criminel et le cauchemar d'une relation filiale viciée dès l'origine.
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Entre les mains de la réalisatrice de Ratcatcher et du Voyage de Morvern Callar, il est devenu une œuvre purement cinématographique qui délaisse la psychologie au profit d’un collage visuel et sonore, maelström mémoriel entrechoquant différentes temporalités et excluant autant que possible le dialogue. Si certains seront rebutés par le symbolisme appuyé de la mise en scène (notamment l’emploi de la couleur rouge comme motif central), les autres se verront pris à la gorge dès l’ouverture du film, qui juxtapose des instants-clés comme autant de secousses émotionnelles, rythmés par une extraordinaire utilisation des effets sonores. Passé cette première demi-heure radicale, la construction se stabilise afin de former un récit centré sur la guerre quotidienne que se livrent Eva et Kevin. Rejeton diabolique ou produit ravagé d’une mère incapable de l’aimer, Kevin reste une énigme que le film se refuse à élucider (ce qui ne l’empêche pas d’évoquer, avec un humour mordant, le cinéma d’horreur tendance La Malédiction). Ce mystère est d’autant plus dérangeant que, peu à peu, une troublante similarité se dessine entre mère et fils, de leur asociabilité réfrigérante à leurs allures d’oiseaux de proie dégingandés.
Toutes les critiques de We Need to Talk About Kevin
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une œuvre radicale sur la guerre larvée qui oppose une maman glaciale à Kevin, son fiston diabolique.
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C'est éclaboussant de couleurs et terrifiant de grisaille, ça vous prend au plexus et ça ne vous lâche plus. Longtemps après.
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La réalisatrice Lynne Ramsay signe le portrait d’une mère confrontée à la violence de son fils. Une œuvre dérangeante, ponctuée d’humour noir
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une tentative assez passionnante de renouveler le film de genre et la figure archiclassique de l’enfant maléfique.
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Avec une Tilda Swinton spectaculaire, à la fois mère anguleuse et pierre angulaire de ce film radical.
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Implacable et terrifiant, We Need To Talk About Kevin de Lynne Ramsay vous prend aux tripes, vous glace les sangs. Égarée, vacillante, Tilda Swinton, également productrice du film, est bluffante de vérité. Ezra Miller, regard machiavélique, rage froide, se dresse devant elle, avec toute sa détestation du monde.
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Tilda Swinton porte l'ambiguïté du film à des sommets. Tour à tour révoltée et désespérée, aimante et haineuse, l'actrice alterne sans prévenir l'excès et la retenue pour entretenir le malaise. Dérangeante, et plus encore.
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Personne n’eut été surpris de voir l’incandescente Tilda Swinton récompensée par un prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes pour ce rôle d’une mère psychologiquement torturée par son fils de 16 ans buté, agressif, vicieux. Construit comme un puzzle, avec flash-back sur les angoisses générées depuis la naissance du petit tyran domestique, le film maintient un climat oppressant en tournant le dos au réalisme. Sur fond sonore pop, retraçant ce calvaire du point de vue de la mère prisonnière de sa (prétendue) culpabilité, Lynne Ramsay use des effets visuels, repeint une vie d’enfer et de fantasmes en rouges, obsédants jusqu’au sang.
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Tilda Swinton dans un drame psychologique percutant sur un ado pervers et la gestion du problème par sa mère.
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On ressort de cette purge arty-farty avec une seule idée en tête : we need to forget about Kevin.