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Représenter la violence au cinéma constitue une gageure. Dans ce premier long, la messe est dite dès la scène d’ouverture où un ado se fait tabasser dans un bus par une bande déchaînée. Réalisation ultra stylisée, montage péniblement haché, la séquence est irregardable mais pas pour les raisons que l’on croit. François Valla vient de tomber dans le piège dont il ne s’évadera jamais : surligner les choses, enchaîner les clichés, sembler se repaître de la violence qu’il dénonce. Et lorsque la victime, envoyée en vacances au bord de la mer, croise sur sa route un autre ado rugueux, tout va aller de mal en pis. Pour lui, comme pour les spectateurs.Versusse veut un mélange ambitieux de chronique adolescente, de film noir et de giallo. Mais il plie sous le poids de dialogues impossibles à jouer et d’une interprétation hasardeuse qui développe un comique involontaire assez... tragique.