-
C’est l’histoire d’un homme à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, d’autant plus qu’il ne joue pas les « monsieur Parfait ». David est juste un homme heureux. Heureux en famille. Heureux dans son boulot de prof. Heureux en amitié. Et puis, un soir, tout bascule. Alors qu’il fait son jogging, il indique son chemin à une femme qu’on retrouvera morte un peu plus tard. Dès lors, tout s’emballe. De témoin, il devient suspect puis coupable idéal. Car David n’est pas exactement l’homme qu’il a prétendu être. L’enquête passe sa vie au peigne fin et on découvre ses infidélités et ses problèmes d’argent. Bref, une double existence qui pose les questions suivantes : qui a menti, mentira-t-il ? Qui a trompé, trompera-t-il ? Avec un emballement qui fait que, soudain, l’homme adultère est logiquement un meurtrier... La formidable idée du film de Samuel Tilman est de ne quasiment jamais montrer le travail des enquêteurs mais de se concentrer sur David et ses proches, sur le venin du doute qui s’immisce avec violence. Et malgré une réalisation relativement quelconque, cette Part d’ombretient en haleine sans jamais surjouer inutilement ses effets, mais en portant le fer sur cette plaie ouverte de l’instinct grégaire des hommes dans une époque si fascinée par les faits divers que chacun se fait vite juge ou procureur. Mais ce fragile équilibre ne tiendrait pas sans la remarquable interprétation de Fabrizio Rongione dans un naturalisme qui laisse projeter sur lui toutes les interrogations sans jamais donner le moindre indice.