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Sur le fond, terrible, mais dans la forme, (très) drôle. Emmanuelle Cuau (Circuit Carole) n’a pas son pareil pour décrire des personnages foisonnants et construire des situations à tiroirs. Au lieu d’une descente aux enfers, Très bien, merci décrit une naissance au monde. (…) Alex et Béatrice (Melki et Kiberlain, en grande forme), respectivement comptable et chauffeur de taxi, vivent un quotidien où chacun fait valoir son droit. L’absurdité qui en résulte dit avec malice quelque chose d’une époque troublée, où l’individu (et le client!) est roi.
Toutes les critiques de Très bien, merci
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) Très bien, merci est une drôle de claque qui nous projette soudain dans la France d’aujourd’hui. Ce pays dont on parle beaucoup au prétexte d’élection, mais qui n’est qu’un décor de convention dans la plupart des films français, la réalisatrice Emmanuelle Cuau en fait un personnage qui a toutes sortes de visages, et que son pauvre Alex va malheureusement croiser en chemin.
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Dénoncée et dessinée à traits fins, la vie sécurisée dans la cité policée que nous décrit Emmanuelle Cuau ressemble à faire peur à celle qu'on nous promet: un chemin bardé d'interdictions avec pénalité à la clé en cas de désobéissance, et une surveillance policière omniprésente, avec risques de dérapages incontrolés. Dans "Très bien, merci", l'engrenage stupéfiant déclenché par un incident banal est saisissant.
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On aura donc compris, en voyant ce film qui sort entre les deux tours de l'élection présidentielle, que sa ressemblance avec l'état de raidissement sécuritaire qui réduit les libertés individuelles aujourd'hui en France est tout sauf fortuite. L'inquiétude qui nous saisit à son spectacle vient d'ailleurs moins d'une dénonciation frontale que de l'installation d'un climat où il est difficile de faire la part du réalisme et du fantasme. En cela consiste sa plus grande réussite, qui consiste à nous rappeler que tout appareil répressif justifie son propre délire en l'imputant à ceux qui le combattent.
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Avec leurs grands yeux étonnés de citoyens intègres, Gilbert Melki et Sandrine Kiberlain se prêtent avec subtilité à cette sombre comédie kafkaïenne où le bleu des uniformes et le blanc des blouses des psychiatres donnent envie de voir rouge, histoire de restaurer le drapeau de la République.
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L'impeccable et impertubable Gilbert Melki est le héros malgré lui de cette tragi-comédie sociale quasi kafkaïenne, grave sur le fond mais très ludique dans le ton. Emmanuelle Cuau stigmatise avec humour et pertinence les absurdités du système, qui broie l'individu. Un film citoyen, qui fait réfléchir en ces temps d'élections.
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« On prend toujours beaucoup de risques quand on demande à quelqu’un comment il va » dit un personnage dans un film de Claude Lelouch. « Très bien merci » répond simplement Alex quand on lui pose cette question. C’est cette réponse que filme avec une grande sensibilité Emmanuelle Cuau et c’est douloureux de voir Alex, brillamment interprété par Gilbert Melki, sombrer doucement dans la folie. Cette histoire nous fait comprendre que tout est prêt pour mettre à la marge ceux qui osent des questions dérangeantes à notre société.
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(...) Si ce petit film est grand, c'est qu'il engage, mine de rien, un regard d'une plus grande portée sur notre société. Laquelle, en dehors d'aller bien, merci, ne tourne pas toujours rond.