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The Birth of a Nation est l’histoire (vraie) de Nat Turner, un esclave utilisé comme pasteur vers 1830 pour calmer les idées de rébellion de ses frères d’infortune en leur récitant la Bible. Et qui mènera une révolte, réprimée dans le sang, avant de finir sur l’échafaud. L’acteur-réalisateur Nate Parker, pour son premier long, a bénéficié des conseils de Mel Gibson (qui lui a aussi recommandé son monteur de Braveheart, Steven Rosenblum) pour la mise en scène et cela se sent : The Birth of a Nation, lutte sanglante d’un rebelle au destin christique, est une version pré-guerre de Sécession de Braveheart, sombre et désespérée, où la lutte armée est inévitable. La comparaison avec la baffe médiévale de Gibson est aussi inévitable, en termes de thématique (le catholicisme, le colonialisme) et de construction (le viol comme déclencheur de la révolte, la crucifixion en bout de course). Alors Parker n’a peut-être pas encore le souffle de cinéma de Gibson, mais il ne manque pas d’idées (les visions magiques et tribales qui ponctuent le film, la photo blafarde loin du chromo guimauve). La radicalité univoque de son propos (à mort les esclavagistes et Dieu reconnaîtra les siens) finit en revanche par épuiser le film. Ce qui sied assez bien à ce Birth of a Nation – qui en forme de provocation cinéphile emprunte son titre au fameux film de D. W. Griffith pro-Ku Klux Klan Naissance d’une nation (1915) – qu’il est tentant de voir comme l’épitaphe funèbre du cinéma de l’ère Obama.