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On n’est pas surpris de lire, dans le générique de fin de Stupid Things, le nom de David Gordon Green, ici crédité comme producteur. Devant ce premier long, on pense en effet beaucoup aux œuvres de jeunesse de DGG (George Washington, All the Real Girls, eux-mêmes tournés sous influence malickienne), pour la manière élégiaque et sensible dont Amman Abbasi inscrit ces personnages dans leur environnement, la bulle poétique et mélancolique dans laquelle il les fait évoluer. L’originalité du film, c’est sa description d’une réalité que, de France, on imagine forcément urbaine (c’est le récit initiatique d’un jeune Noir confronté aux gangs et à la violence) mais propulsée ici dans le cadre rural d’un trou paumé de l’Arkansas. Ce qui donne à la fois au film une pertinence ultra-contemporaine et ce tempo alangui, cotonneux, intemporel. On sent ici ou là les coutures, l’inachèvement, un peu d’amateurisme. Mais quand même : une belle promesse américaine.