Toutes les critiques de Stigmata

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Stigmates, c'est le nom donné aux marques des cinq plaies de Jésus crucifié, dont Saint François d'Assisse (en 1224) et d'autres contemplatifs furent gratifiés à la suite d'extases. Par conséquent, après avoir joué les blondes sensuelles, les blondes courageuses défendant une cause, les blondes mystiques, Patricia Arquette prêche la bonne parole...
    Tous ces stigmates dont Arquette est affublée ne sont-ils point les symptômes mêmes de l'amour ? Wainwright avait une bonne idée de départ : la religion symbolise l'amour de Dieu... Pouvons-nous filmer l'amour du cinéma comme le passage obligatoire vers un monde meilleur, un univers ou l'invisible et le visible ne seraient plus que deux sortes de mises en scène. Erreur fatale ! Patricia Arquette se transforme progressivement en ce qui ne peut être filmé, en une chose inconcevable, dénuée de tout esprit cinématographique : une sorte d'objet pornographique fantasmé par le réalisateur. Stigmata est un film porno dans le sens où il nous réduit en de sombres voyeurs.Wainwright, à l'approche d'un millénaire qu'il croit phénoménal, se sent obligé de concilier deux esthétiques filmiques. La vulgarité d'un clip mêlée à la naïveté d'un petit film de série Z où la moindre séquence tire sa faiblesse dans un crescendo de bruit et de fureur. Un visage angélique - Patricia - sombrant dans un hypnotisme troublant et totalement hors-norme qui démontre le savoir faire d'un bon maquilleur mais l'incompétence d'un gars qui a - certes - vu beaucoup de bons films fantastiques (L'Exorciste par exemple) mais qui est incapable de maîtriser une caméra.Stigmata
    De Rupert Wainwright
    Avec Jonathan Pryce, Gabriel Byrne, Patricia Arquette
    Etats Unis, 1999, 1h42.