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Il y avait de quoi avoir peur. Sa comédie girly Sous les jupes des filles fait encore cauchemarder certaines têtes pensantes du site. Et puis, avec son titre karaoké, Audrey Dana passe de Souchon à la chanteuse à coffre Diane Tell (le titre du film fait écho à sa chanson : Moi si j’étais un homme)… Il a les défauts de son premier long (le côté catalogue de situation, la provoc gratos et pas toujours aboutie), et pourtant, Si J’étais un homme se révèle plus drôle que prévu. C’est d’abord une comédie à pitch. Un matin, Jeanne, jeune mère célibataire se réveille avec un sexe d’homme entre les jambes. Commence alors une phase d’appropriation de ce drôle d’engin. A partir de là, le film hésite : satire à la Marivaux où l’on va de déguisements en quiproquos, délire social ; comédie gender à la Blake Edwards (Dana enfile même le chapeau de Victor, Victoria)… L’inversion des sexes permet surtout à Audrey Dana de s’amuser avec les clichés du genre. C’est parfois maladroit, parfois inaboutie (c’est quoi cette histoire d’orage ?), mais les seconds rôles canons (Christian Clavier en gynéco BCBG stupéfait et Alice Belaidi en confidente roublarde) sont les armes fatales de cette comédie XXL et XY qui est à l’image de l’actrice-réalisatrice : entière, franche, touchante et… culottée.