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Filmé en Scope dans des tons bruns, violets et bistre que crève parfois un voile de dentelle blanche, ce premier long de deux frères péruviens est d’une beauté picturale constante. Pourtant, il traite d’une certaine laideur, certes tout
intérieure, et la composition des plans, l’espace ordonné et hiérarchisé de l’univers du prêteur contredisent sans cesse le coeur du propos. Ce parti pris voyant fait un peu barrage à l’empathie.
Toutes les critiques de Octubre
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le sens de l'observation laconique est renforcé par une composition travaillée du cadre et de la couleur, construisant une suite de tableaux de la vie quotidienne à Lima, sous les dehors d'une fable sociale à la morale acide, interprétée à la perfection jusque dans les rôles les plus infimes. Très prometteur.
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Plans brefs. Sens de l'ellipse. Dès ce premier film, les frères Vega révèlent un style visuel, un sens du rythme originaux. Et un regard à la fois tendre et caustique sur des solitaires qui, à l'image de toute la ville, semblent attendre du destin - ou du Seigneur des miracles - un secours qui ne vient jamais. Certains bougent, cependant : le vieux retraité, par exemple, qui fait sortir en douce de l'hôpital son amoureuse amorphe. Ou Sofia, qui, devant son pauvre bonheur possible, agit, ose, provoque... « On ne peut pas rester pareil toute sa vie » : c'est ce que dit à un Clemente déphasé, dépassé, la gentille prostituée qui l'embrasse toujours sur la joue. C'est à peine s'il l'écoute, bien sûr. Mais peut-être qu'inconsciemment il l'entend...
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Au Pérou, il est miraculeux de tourner un film. Cela tombe bien, Otubre parle d'un miracle. Même si celui-ci tarde un peu à venir. Il faut dire que ce film déprimé ressemble à une auto démodée, mais conduite avec affection.
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Trognes burinées, cadres travaillés, poésie de la déglingue et des sans-grade, cette fable laconique venue du Pérou transfère la grammaire d’Aki Kaurismaki dans les quartiers populaires de Lima. On craint un moment le recopiage dévitalisé, et puis non : bien troussé, émouvant et plein d’humilité, le film creuse peu à peu son propre sillon.