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Au cinéma tout le monde s’arrange plus ou moins avec le réel. Certains auteurs acceptent volontiers de le faire entrer dans la vie même de leurs films Jean Renoir parlait même « d’un courant dévastateur » qui l’obligeait à s’incliner. Ici, le « courant » c’est Philippe Larcher, grand gaillard, cheveux au vent qui à l’image de son personnage, traîne derrière lui plus d’une vingtaine d’années de prison pour homicide et cherche à retrouver un sens à cette encombrante liberté retrouvée. Le cinéaste Jean Heches saisit sur le vif cette rencontre entre un être et son double avec ce que cela suppose d’approximations, de tâtonnements, mais aussi de vitalité et de fraîcheur. L’imaginaire survient avec l’arrivée d’une jeune femme (Ruby Minard) engagée dans un combat dont on ne parvient pas tout à fait à saisir les contours. La greffe prend miraculeusement sans pour autant nous dévaster.