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Fuyant l’académisme, la réalisatrice dépouille son histoire d’amour obsessionnel à l’os (absence de musique, dialogues minimalistes), convoque un univers sensoriel et sonore sauvages – pluie, tourbe, bestiaire – qui rappelle les films d’Andrew Kötting. Elle réussit, enfin, à suggérer le feu du désir réprimé : que Cathy lèche les traces laissées par un fouet sur le dos de Heathcliff ou que Heathcliff, le nez dans la chevelure de Cathy, caresse son cheval, l’animalité transpire par tous les pores dans cette belle adaptation emportée qui affirme un vrai point de vue.
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Pour sa transposition des Hauts de Hurlevent, l’auteure de Fish Tank a mis en sourdine la résonance romantique du livre d’Emily Brontë pour en garder la violence. L’histoire d’amour liant Heathcliff, un enfant vagabond, à la fille d’un fermier profite ici d’une réalisation atmosphérique, où les humeurs de la nature font corps avec ceux des personnages. Bouleversant
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Les images sont d'une grande beauté, et disons-le, ce film est sublime !
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(...) pour la première fois, devant la caméra d'une femme, le monde créé par une femme qui ne quitta jamais ou presque le presbytère familial (...) prend vie sous nos yeux, décapé, remis à nu, débarassé de toutes les images fausses qui en ont été données au fil du temps.
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Un version fiévreuse et sensorielle du roman de Bronte (..) Touchant comme jamais, au coeur rageur du roman.
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Andrea Arnold s’approprie violemment le classique anglais. Deux heures de fièvre envoûtante dans la boue et les larmes.
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Cette vision singulière et impitoyable de l’ouvrage est admirable et à couper le souffle
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par Eric Vernay
Toutes les critiques de Les Hauts de Hurlevent
Les critiques de la Presse
Ce n’est pas la première fois – et sans doute pas la dernière – que le cinéma s’empare du roman d’Emily Brontë. William Wyler, Luis Buñuel et Jacques Rivette, entre autres, se sont déjà attaqués à ce classique de la littérature anglaise. Révélée par Red Road et Fish Tank, Andrea Arnold apporte sa touche de modernité à la ténébreuse love story. Son Heathcliff est noir, sa caméra est portée à l’épaule, et les acteurs, tous excellents (mention spéciale à la sublime Kaya Scodelario, vue dans la série Skins), ont pour une fois l’âge de leur rôle. Scotchée aux corps enfantins puis adolescents de ses héros tragiques, dont les émois contradictoires répondent aux humeurs capricieuses de la nature dans un jeu de correspondances un poil appuyé, la réalisatrice échappe au double écueil du film d’époque corseté et de l’adaptation scolaire pour tisser une vibrante toile sur l’obsession amoureuse.
Une adaptation âpre et éblouissante du chef-d'oeuvre d'Emily Brontë.
Adaptation très personnelle du célèbre roman d’Emily Brontë, cette version d’Andrea Arnold s’impose comme un objet cinématographique audacieux qui s’affranchit de tout académisme avec brio. Déstabilisant.
Une énième adaptation du classique d'Emily Brontë empreinte d'une singulière modernité.
Malgré quelques complaisances et longueurs, ces « Hauts de Hurlevent » new look s’imposent comme une œuvre puissamment dérangeante.
Le film brille par un découpage et un montage extrêmement inventifs et mobiles, capables de heurts comme de fluidité, tirant leur précision d'une subjectivité affirmée, variant continûment les distances et les échelles de plan, dont les collisions ne laissent aucun répit.
En portant à l'écran le roman d'Emily Brontë, Andrea Arnold évite la veine purement romantique des précédentes adaptations. Elle redonne à cette histoire d'amour sa beauté brute, sa fouge, sa violence.
Un film pas aimable, encore une fois. Mais à aimer.
Le réalisateur a voulu s’approprier à sa façon l’oeuvre de Emilie Bronte du 19ème siécle, c’est plutôt raté et plein d’imperfections.
En transformant le héros original en victime toute désignée, et en n’adaptant que la moitié du texte d’Emily Brontë, Andrea Arnold ne trahit pas le matériau de base, elle l’amoindrit.
Trop d’énergie dépensée sur l’ambiance et les images, l’émotion parait donc s’envoler.
Lyrique et minimaliste, si vous n’aimez pas ces qualités, vous allez vous ennuyer.
Si la réalisatrice choisit de respecter l'ambiance violente et sauvage du roman, elle appuie son propos par une constante caméra subjective qui finit par donner le tournis. Reste le choix d'un acteur noir pour incarner Heatcliff, qui risque d'en dérouter plus d'un, mais s'impose comme une bonne idée.
La réalisatrice est plus talentueuse sur l’ambiance du film que sur l’histoire de l’évènement en lui-même. L’intrigue de l’ouvrage de Emily Bronte n’est pas vraiment respectée et la dernière scène est plutôt déconcertante.
Auréolée du soutien public et critique apporté à son précédent film, Fish Tank, Andrea Arnold poursuit sa carrière avec une nouvelle adaptation du classique d’Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent. Il s’agit, dans ce nouvel avatar du roman gothique archétypal, de se débarrasser de l’image romantique du genre, de mettre l’accent sur la cruauté émotionnelle – un angle narratif dont la réalisatrice anglaise, engluée dans un symbolisme brutal, peine à se dépêtrer.
Adaptation hystérique du classique d’Emily Brontë.
Après « Fish Tank », Andrea Arnold adapte un roman mythique de la littérature romantique anglaise pour en restituer toute la violence et la morbidité.
Une tentative admirable de déshabiller l’œuvre classique de Emilie Bronte, la remettre au goût du jour et en extraire la passion intense
Un film qui est toujours intéressant mais pas non plus fascinant.
Andrea Arnold opte pour un point de vue naturaliste plutôt que romantique dans cette nouvelle adaptation du roman d’Emily Brontë. Dommage que la passion entre les deux héros soit du coup étouffée par les interminables plans contemplatifs sur la lande et sa (riche) faune.
Andrea Arnold a un sens de la nature puissant et original. Seulement elle a choisi pour interpréter Heathcliff un acteur noir (deux, en fait, puisqu'on le voit d'abord enfant, puis jeune homme), au risque de fausser complètement la perception du roman. Outre le fait qu'on s'interroge sur sa présence au fin fond de la campagne anglaise, il entraîne vers une vision raciste hors de propos. Et il surligne, inutilement mais constamment, la situation de réprouvé d'Heathcliff. Il est possible d'ailleurs que la réalisatrice n'ait pas songé particulièrement à cet effet indésirable, qu'elle laisse sans explication.
Plus que jamais sur les traces de Jane Campion pour la plongée dans les arcanes du désir féminin ("La leçon de Piano", "In The Cut", "Bright Star"), cette histoire d'amour, où chaque frémissement même infinitésimal est traduit par des mouvements de caméra heurtés et des métaphores climatiques et temporelles, possède toutefois suffisamment de cinéma pour séduire. Ce n'est pas rien.
Non content d'émousser les aspérités du réel, ce glacis esthétisant tente de donner du lustre à une mise en scène très chiche d'idées.
Le film n’illustre pas tout le contenu de l’oeuvre, il vaut mieux ne pas lire le livre en amont avant d’aller voir le film car on risque d’être décu.
Toute la poésie de l’œuvre de Emilie Bronte a disparu.
Arnold est une réalisatrice dotée d’une originalité hors du commun, elle nous montre vraiment à quoi doit ressembler un drame. Le résultat n’est ni délicat ni raffiné mais plutôt très animal.
Au XIXe siècle, dans la lande anglaise, l'amour tourmenté d'un jeune homme adopté pour sa sœur. Une adaptation rude et échevelée du classique d'Emily Brontë, qui étourdit d'abord par sa beauté visuelle, avant de lasser, faute de dosage dans la frénésie de la mise en scène.