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Tout cela, mis en scène par le réalisateur de Hitch, expert en séduction, est une comédie d'action doublée d'une comédie de remariage qui apparaît d'emblée comme un film de seconde zone, réalisé à la six-quatre-deux, doté de ficelles épaisses comme des câbles, et confinant au grand n'importe quoi.
Ce laisser-aller, cette bêtise et cette épaisseur presque assumés finissent par conférer au film une sorte de charme paradoxal auquel on se laisse prendre comme malgré soi.
Sa première vertu consisterait à prendre sans fausse pudeur ni excès de fioritures le spectateur pour l'imbécile qu'on lui demande de devenir une fois qu'il a pénétré dans une salle obscure. -
Dès le début, personne ne semble croire au potentiel de cette comédie romantique, à commencer par la direction artistique, qui impose un long - et éprouvant - ruban musical censé souligner la malice et l'impact des gags. Tout le reste sonne archi faux (comme la complicité des deux tourtereaux), au point de susciter un désintérêt total pour l'avancement de l'intrigue. Rien à faire, ce Chasseur déprime.
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Une telle affiche laissait craindre le pire et le spectateur ne sera pas déçu.
Plombé par une réalisation aux abonnés absents et un scénario qui multiplie les digressions afin de combler le vide, Le chasseur de primes s’avère un naufrage dès les premières minutes du métrage. Tous les gags, fort peu nombreux d’ailleurs, tombent systématiquement à plat, tandis que les acteurs sont réduits à interpréter des archétypes sans saveur. Gerard Butler recycle son rôle habituel de gros bras bourrin et Jennifer Aniston n’est visiblement pas à l’aise dans les séquences d’action. Si l’on ajoute à ce tableau peu glorieux une bande-son faussement mode (aucune chanson utilisée ne parvient à dynamiser le spectacle) et une tendance à enfiler les clichés comme des perles, Le chasseur de primes n’est pas loin de représenter le pire d’un genre pourtant déjà avare en chefs d’œuvre.