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Ce documentaire reprend la thèse de Klein au pied de la lettre en illustrant une de ses conférences par des images d’archives commentées. Comme elle, le film remonte aux origines de la doctrine et suit les différentes étapes (du coup d’État de Pinochet au Chili, en 1973, à la crise financière de 2008) qui ont permis la mise en place de cet ultralibéralisme. La démonstration factuelle est efficace, parfois simpliste mais toujours didactique. On peut pourtant, à force d’images chocs, lui reprocher d’utiliser la même méthode, sans souffrir la contradiction.
Toutes les critiques de La stratégie du choc (Documentaire)
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) en voulant condenser 669 pages de théorie en 80 minutes de film, le propos perd un peu de vigueur. Il donne cependant très envie de lire le livre, ce qui n'est déjà pas si mal.
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(...) si la démonstration ne manque pas d'arguments -images d'archives, interviews, commentaires de Klein- et s'en va pointer à travers le monde (dictature chilienne, guerre irakienne, politique thatcherienne...) les méfaits de la dérégulation, elle apporte également de l'eau au moulin de la théorie du complot; théorie qui évite de déchiffrer la complexité du réel. Il eût été plus pertinent d'analyser et de démonter un fait précis.
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Malheureusement, dans son souci d’efficacité, Michael Winterbottom se tire une balle dans le pied en choisissant de survoler la plupart des sujets sans jamais apporter de preuves tangibles. Dès lors, et même si l’on est d’accord avec la vision qu’il donne d’un monde ruiné par la politique ultralibérale, on ne peut totalement souscrire à sa démarche intellectuelle. En cela, il discrédite une partie de son travail et donnera des arguments en béton aux partisans du tout économique. Comme trop souvent avec ce type de documentaire engagé, La stratégie du choc, par ses manques et ses failles, convaincra ceux qui sont déjà persuadés de l’incroyable vacuité du système économique actuel tout en laissant sceptiques les autres qui n’y verront qu’une machine de propagande gauchiste. Son existence même aura au moins le mérite de susciter le débat et c’est déjà beaucoup en ces temps de pensée unique.
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Très clair sans être simpliste, ce documentaire est une invite pressante à la vigilance civile par temps de crise.
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Michael Winterbottom et Mat Whitecross ont mis sa thèse en images à partir d’un va-et-vient entre certaines de ses interventions et un considérable travail d’archives. Un percutant dossier à charge contre un monde décrit comme la proie d’une économie cynique et meurtrière.
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Une thèse intéressante quoique un rien complotiste. Mais le vrai problème est ailleurs : dans ce documentaire, elle est davantage assénée qu’argumentée. L’absence de contrepoints et d’interviews d’experts finit par peser sur le propos. S’informer, c’est pourtant aussi ça !
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Le film vaut à peu près ce que valent les thèses de Naomi Klein qu’il illustre. L’ultralibéralisme, en gros, étendrait son emprise grâce à des crises ou des catastrophes, provoquées ou pas. Une guerre, un coup d’Etat, un désastre climatique créent un état de stupeur favorable à l’essor du capitalisme musclé. C’est évident. D’un autre côté, le film le montre à son corps défendant, grâce au caractère hétéroclite de ses images d’archives. Or on ne peut mettre tout sur le même plan.
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Le livre comptait plus de 700 pages, le film dure 80 minutes. C'est peut-être dans cette brièveté qu'il faut chercher la raison du déplaisir de Naomi Klein à l'égard de son camarade Michael Winterbottom (la société de production du réalisateur anglais s'appelle Revolution). Car la longue dénonciation, très argumentée, des thérapies économiques de choc mises au point par Milton Friedman et l'école de Chicago est devenu un film qui aspire lui-même à un effet de choc. Le choc que provoque finalement ce film tient uniquement à la déception de voir un cinéaste habituellement plus exigeant se laisser aller à un exercice aussi peu rigoureux.