Synopsis
Le destin de Svetlana Geier est exceptionnel et Vadim Jendreyko en tire délicatement les fils pour les tisser en un récit qui rend compte du foisonnement d’une vie bousculée par l’Histoire et transportée par la littérature. Née en 1923 à Kiev, elle a 16 ans quand son père libéré des camps staliniens meurt, et 19 ans quand 30 000 Juifs sont assassinés près de Kiev par des commandos SS. En 1943, elle s’enfuit en Allemagne. Son périple se poursuit, fait de rencontres décisives quant à sa survie et à son apprentissage linguistique, qui fera d’elle dès les années 50 une traductrice émérite et une universitaire de renom dans le domaine littéraire.Par touches, le film dessine les traits de sa mémoire (des archives reflètent la grande histoire dont elle fut témoin) et prend ses quartiers dans sa maison où s’accomplissent les tâches de la vie quotidienne comme celles de l’activité littéraire. Elle a fort à faire depuis 1992 avec ces cinq éléphants que sont «Crime et châtiment», «L’idiot», «Les Démons», «L’adolescent», «Les frères Karamazov» de Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski. Ses traductions du russe vers allemand font événement. En 2008, c’est le tour du «Joueur» et une année plus tard de son dernier Dostoïevski, «Souvenirs de la maison des morts».Le secret qu’approche Vadim Jendreyko tient en ce que la traduction doit atteindre au cœur de l’œuvre le souffle de son inspiration et la nature de sa vision du monde. Au centre de La femme aux 5 éléphants il y a donc le Texte, qui éclaire notre humanité et dont le film approche l’ineffable valeur dans le sillage de la présence lumineuse de Svetlana Geier.