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Hormis un magnifique travelling d'allée arborée sous une pluie battante, le film est un huis clos à deux personnages. Vanda, comédienne vulgaire au corps de rêve, se transforme en Vanda, lautre, la jeune femme de 1870 qui, dans la pièce adaptée du roman de Sacher-Masoch, se livre à des jeux de pouvoir de plus en plus pervers. Dans cette mise en abyme où se mélangent le vrai, le faux, le théâtre, la vie, l'amour, le sadomasochisme, la biographie et la filmographie de Polanski et de sa comédienne et épouse, tout est visible, prévisible. Affublé dune coupe au bol qui le fait ressembler à son
metteur en scène, période Bal des Vampires, Mathieu Amalric fait ce quil peut pour incarner la soumission et la passion. Face à lui, volubile et changeante, Emmanuelle Seigner surjoue avec une gourmandise qui parfois fait mouche. Mais de cet exercice de style ne naissent que gesticulations et lieux communs. Ce fourre-tout clinquant manque singulièrement de mystère.
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Toutes les critiques de La Vénus à la fourrure
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Roman Polanski signe une composition subtile sur le thème dominant-dominé entre un metteur en scène et une actrice, interprétés à la perfection par Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric.
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La Vénus à la fourrure constitue une sorte de duel cinématographique opposant deux acteurs au sommet de leur art (...) Dans ce huis clos jubilatoire et antimachiste, Polanski se paye le luxe d'une réflexion étourdissante d'intelligence sur la signification du jeu d'acteur.
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(...) le résultat est un numéro de haute voltige toujours pertinent, jamais ennuyeux, forcément dérangeant. Mathieu Amalric est effervescent.
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(...) un film brillantissime de Roman Polanski, joute succulente pour deux acteurs inspirés (...)
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Roman Polanski filme avec tout le savoir-faire, l’habilité et le métier qu’on lui connaît, ce huis clos entre un homme et une femme dans lequel l’addiction aux rapports sadomasochistes et à la méchanceté remplace les « chabadabadas » habituels. Le cinéaste trouve un double troublant de mimétisme en Mathieu Almaric, acteur génial une fois de plus. Quant à Emmanuelle Seigner, elle tient avec le personnage de Vanda, son plus beau rôle au cinéma. Grâce à cette femme pleine de vie, d’envies érotiques et de ruses, nous devenons les locataires consentants de ces quatre-vingt-dix minutes de grand cinéma
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Emmanuelle Seigner est stupéfiante en incarnant toutes les femmes à la fois, mi-déesse, mi-diablesse dans cet exercice de style exceptionnel qui décline le combat des sexes sur tous les thèmes.
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Un décor, deux personnages : un jeu de facettes étourdissant et un abîme de sens !
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« La Vénus à la fourrure » s’amuse avec ironie des relations « sado-maso » entre un metteur en scène et sa comédienne. Distrayant et théâtral.
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Roman Polanski nous livre un rapport de l’œuvre de David Ive plutôt pervers et malicieux.
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Une belle mise en bouche avant un excellent repas.
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Dans ce casse-pipe impertinent et souvent irrésistible, le cinéaste donne libre cours à son amour de toujours pour l’absurde, égratigne les tics langagiers de l’époque, démolit les ridicules intellos et signe un film nerveusement irrévérencieux qui, au final, captive plus que son récent "Carnage", autre adaptation d’une pièce (signée Yasmina Reza). Dans la peau des deux seuls personnages de la fiction, Mathieu Amalric, impeccable en metteur en scène faussement libéré et vraiment coiffé comme Jimmy Connors, amuse beaucoup et se hisse à la belle hauteur d’Emmanuelle Seigner, ravie de donner corps (le mot n’est pas de trop) à la fougue grotesque de son époux de cinéaste. Merci à tous.
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Dans le décor feutré d’un théâtre parisien, Roman Polanski filme le face-à-face entre un metteur en scène intello et misogyne et une actrice délurée et a priori écervelée. (...) Audacieux, insolent et savoureux.
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Extrêmement divertissant.
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La Vénus à la fourrure est venue clôturer en beauté la sélection officielle du 66e festival de Cannes. Avec cette nouvelle adaptation d’une pièce de théâtre, après Carnage, Roman Polanski revient à son cinéma d’autrefois, dans lequel l’homme y est vulnérable, fragile mais aussi cruel et ridicule. Une vraie réussite qui nous réconcilie avec le réalisateur de Rosemary’s Baby.
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(…) une merveille d'humour et de finesse, fidèle à l'univers sulfureux de Polanski.
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Tout repose sur les comédiens qui sont extraordinaires : Polanski jongle avec la caméra, capte les moindres nuances, et privilégie l’ironie. Nous sommes aussi loin du "Pianiste" que de "Chinatown" : en revanche, l’acidité de "Cul-de-sac" ou les jeux d’identité du "Locataire" sont bien là. A 80 ans, Polanski s’amuse comme jamais – et manifeste son amour du théâtre, un amour qui ne l’a jamais quitté.
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Une leçon de mise en scène incontestable, doublée d'une démonstration ambigüe - voire pas très adroite - sur les rapports des sexes et la domination.
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un véritable thriller végétal
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Prendre un homme et en faire un enfant. On oublie soudain Vénus, on se souvient que derrière le Séverin de Sacher-Masoch, il y a un petit enfant traumatisé mais heureux : c’est toujours lorsque le cinéaste a donné voix au chapitre à cet enfant qu’il nous a livré ses meilleurs films.
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Du cinéma sur une scène de théâtre, c’est le défi relevé par Polanski avec ce huis clos grinçant et mordant. On ne joue pas au chat et à la souris avec une tigresse...
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Un piège diabolique pour égarer les sens et le sens que le spectateur voudrait lui donner.
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Polanski s'amuse et son euphorie est contagieuse.
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Au-delà de la satire du sadomasochisme et de la critique du machisme, La Vénus à la fourrure revêt une dimension plus intime.
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Un jeu ambigu, un marivaudage très écrit, une pièce dans la pièce à la fois drôle et subtile, orchestrée avec malice par Roman Polanski qui trouve ici un terrain de jeu à la hauteur de sa délectation et de la nôtre.
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Roman Polanski, qui signe là un film brillant, n’a rien perdu de son sens de la dérision et fustige les petites vanités du monde du spectacle.
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Un face-à-face qui énerve le spectateur au début puis qui devient fascinant par l'intelligence de la mise en scène et la souplesse du jeu des deux acteurs.
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Ce huis clos qui tourne au face-à-face lui permet aussi d'aborder par ricochet des considérations sur le rapport entre le metteur en scène et les actrices ou des réflexions sur le féminisme et les rapports homme-femme. Mais tout ceci ressemble bien trop à un "Sacher Masoch expliqué aux Nuls" pour imaginer qu'il s'agit de ce qui l'a poussé à se lancer dans ce projet. Trop scolaire, trop pré-maché, trop survolé façon café du commerce haut de gamme pour un cinéaste qui aime le trouble.
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En une sorte de précipité autobiographique, le film se met à accumuler les indices plus ou moins aveuglants sur (...) ce qui s’est passé avant, liant par la fiction Polanski (...). Dans l’enchaînement un rien mécanique des rôles qui ne cessent de s’échanger entre les personnages, on peine à entendre la voix du cinéaste en coulisse.
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On pourrait même dire que "La Venus à la Fourrure" est un remake de "Cul de sac". C'est exactement le même concept, le même jeu de rôles, la même réflexion sur les rapports homme-femme, la même fin qui foudroie. Du 100% Polanski donc.
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Un Polanski en mode mineur, parcouru de bouffées de plaisir.
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On démarre sur du Hitchcock, on vire dans d’autres univers ensuite et malgré des baisses de régime, l’ensemble est assez fascinant dans sa volonté perverse et assumée d’aller à l’encontre du bien séant cinématographique. Sûrement pas une œuvre aimable (Polanski en avait-il d’ailleurs envie…), mais un exercice férocement original.
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Dans un théâtre, une comédienne bizarre envahit la vie d'un metteur en scène qui vient d'adapter "La Vénus à la fourrure", de Sacher-Masoch... Un huis clos comme Polanski les aime. Mise en scène brillante à partir d'une pièce un rien convenue.
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L’adaptation de Roman Polanski est très fidèle au roman érotique sans se tracasser.
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"La Vénus à la fourrure" cultive un doute permanent, entre grotesque maladroit et mystère feutré.
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une Vénus à la fourrure mal inspirée, on s'ennuie ferme.