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Rien de surnaturel dans l’arrivée d’un prequel de La Malédiction dans le paysage cinéma des années 2020. Si la franchise avait déjà connu un paresseux remake usiné par John Moore en 2006, The First Omen ne détonne pas au sein d’un paysage horrifique dominé par l’esthétique A24 et déploie l’imagerie de l’Exorcisme-porn avec application : nonnes maléfiques, bruits en latin et prêtres comploteurs dans l’Italie des années 70 (juste un cadre temporel comme un autre). Une jeune novice (épatante Nell Tiger Free, révélée par la série Servant) arrive à Rome pour prononcer ses vœux, intègre un pensionnat hanté par une jeune femme qui griffonne des dessins malsains, et, ma foi, vous savez à peu près comment tout cela va se terminer. C’est parfois très efficace mais souvent prévisible, sans exploiter les moments les plus troubles que capte la réalisatrice Arkasha Stevenson (par exemple l’attirance soudaine de l’héroïne pour sa coloc’) dont c’est le premier film.
N’empêche, quelque chose de plus fort que d’habitude travaille le métrage, de façon à la fois souterraine et exposée : l’introduction, un peu ringarde (un prêtre se confesse en révélant les enjeux du scénario avant de mourir de façon "graphique", comme on dit), est ainsi infecté par le flashback du viol d’une femme par Satan. Des images volontairement traumatisantes -le film est interdit aux moins de 16 ans, et c’est mérité- qui reviendront à la fin (au son du glorieux "Ave Satani" de Jerry Goldsmith, la Marche impériale de La Malédiction de 1973), fermant le cercle d’un film tournant autour de la violence faite aux femmes par les hommes. Ceci dit, faire du film un étendard politique pro-life ou pro-choice serait très exagéré, dans un sens comme dans l’autre, puisque The First Omen cultive également une certaine distance ironique avec sa propre identité. Faut-il avorter le fils de Belzébuth ? Le film a le mérite de ne pas poser sérieusement cette question absurde. Tant mieux pour lui, et salut à Satan.
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La Malédiction : L'origine
Première
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