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Près de dix ans après Nobody knows, Kore Eda revient au monde de l’enfance avec une vision plus optimiste. Peut-être la paternité y est-elle pour quelque chose (entre-temps il a eu une fille). Toujours est-il que les enfants qu’il met en scène aujourd’hui ne sont pas aussi accablés qu’avant, même si le cinéaste n’a rien perdu de sa lucidité sur le monde contemporain. La première partie, qui se concentre sur les deux frères séparés, détaille au jour le jour les effets du divorce à la fois sur eux-mêmes et sur leurs parents. Les dégâts sont durables, et le rapprochement improbable. Cinq autres enfants les rejoignent, chacun avec des problèmes qu’ils souhaitent voir régler à l’issue de leur périple. Comme dans tout road-movie, le but importe autant que le voyage lui-même, rendu extrêmement vivant par une série de micro évènements qui ont la spontanéité d’un documentaire. Kore-Eda, très à l’aise avec les acteurs de tous âges, a été particulièrement servi avec ses deux interprètes principaux, les frères Maeda Maeda. En découvrant ce duo comique au cours d’une audition, il a changé son scénario qui prévoyait un frère et une soeur. Sa capacité d’adaptation est totalement au diapason de la morale du film. Le titre japonais dit explicitement que les enfants attendaient un miracle (Kiseki) de leur aventure. En apprenant à faire la part entre le rêve et le réel, ils ont chacun acquis une forme très orientale de sagesse qui passe par l’acceptation.
Toutes les critiques de I Wish : nos voeux secrets
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Qu'importe que l'artifice du scénario laisse d'abord songeur, Kore-Eda lui confère une malice et une chaleur inoubliables, loin de la tournure dramatique de son autre chef-d'oeuvre, Nobody Knows.
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Grâce à l’attention portée aux moindres détails de la vie de tous les jours, Kore-Eda signe une œuvre qui s’inscrit pleinement dans la tradition d’un cinéma japonais à la Ozu. Il parvient ainsi à nous bouleverser avec un minimum d’effets et livre un très beau film sur l’enfance et ses espoirs. Tous ceux qui souhaitent célébrer la beauté de la vie, par-delà les tracasseries du quotidien, doivent impérativement se déplacer pour goûter aux charmes infinis de ce cinéma intimiste.
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Un film sensible sur le Japon contemporain, porté par deux jeunes comédiens au naturel épatant. Un vrai coup de coeur.
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Le film le plus jubilatoire du cinéma nippon actuel, qui enchevêtre les registres avec grâce et harmonie.
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Kore-Eda ne joue pas la rupture de ton. Jamais il ne passe du léger au grave, ni du superficiel au profond. Au contraire, il s'efforce de tenir sa petite note fragile, jusqu'à ce qu'elle prenne par surprise une résonance inattendue, sidérante, le temps d'un haïku filmé qui résume le voyage auquel on vient d'assister en une collection de plans à la clarté sublime. Alors, le joli film devient beau, très beau, très très très beau. Une fois sur deux, on disait ? C'est cette fois-ci.
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Avec "I Wish. Nos voeux secrets", Hirokazu Kore-eda signe une superbe chronique de l'enfance. (...) Avec ce huitième long-métrage, Kore-eda a accompli un petit miracle, plein de vie et de grâce.
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Si l'on ne retrouve ni l'audace ni la densité de ses films les plus originaux, Kore-Eda reste un filmeur remarquable, et l'on peut se laisser saisir par son plaisir sensible à entregistrer toute l'énergie désordonnée qui fait le charme irritant du stéréotype cinématographique de l'enfant japonais.
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Avec "I Wish", le réalisateur de "Nobody Knows" signe un nouveau film à hauteur d'enfant. (...) Kore-Eda, dont toute l'oeuvre ne parle que de famille, de perte et d'abandon, ne se renie pas. "Ma filmographie, résume-t'il, est un album où tous les genres de musique, ballade romantique, jazz, pop, se mêleraient mais où on entendrait toujours ma voix."