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Il y avait Raging Bull et Rocky, à présent il faudra aussi compter avec Fighter ! David O’Russell retrace ici la vie de deux frangins boxeurs loosers (Bale/Wahlberg) dans un drame mêlant scènes de vies de famille et scènes de combats. Ces premières décochent bon nombre d’uppercut grâce aux prestations enragées et magistrales de Melissa Leo et Amy Adams. Et si les deux femmes n’arrivent pas à vous mettre au tapis, le duo Wahlberg/Bale vous y poussera sans vergogne. Le cinéaste offre un biopic sobre, beau et énergique, qui finira par vous mettre K.O. !
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Simple, direct, fondé sur une histoire vraie, Fighter est un concentré de cinéma working class, une success story populaire à l'ancienne sur un outsider qui cherche la lumière alors que son entourage le tire inlassablement vers l'abîme. Dans le rôle juteux du frangin autodestructeur, Bale est une nouvelle fois dément, tandis que Melissa Leo, en matriarche white trash régnant sur un gang de soeurs permanentées particulièrement flippantes, et Amy Adams, en serveuse dure à cuire, livrent chacune une performance à ranger parmi les meilleures de leurs carrières. Héros du film, Mark Wahlberg se retrouve paradoxalement avec le rôle le moins tape-à-l'oeil. mais ne vous faites pas avoir par son apparente discrétion : il est le ciment de ce drame humain qui a déjà des allures de petit classique.
Toutes les critiques de Fighter
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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par Virgile Iscan
En remplissant son contrat sans pour autant corrompre la singularité et l'énergie qui fait son ciné, David O.Russell entre dans la cour des grands, signe un Raging Bull libre et engagé de tous les côtés.
Un film sur la boxe et la famille dans la belle lignée de Raging Bull et Rocky. Mark Walberg trouve ici l'un de ses rôles les plus complexes et il s'en sort bien (...) Mais Christian Bale lui vole toute ses scènes. Encore une fois méconnaissable avec sa maigreur, ses dents pourries et ses yeux fous de drogué, il disparaît dans son rôle, et nous met K.O.
Si le film déroule un peu trop de fils narratifs à la fois pour ne pas se prendre les pieds dedans, il bénéficie d’une interprétation poids lourd : Bale et Melissa Leo, les deux oscarisés, sont formidables, et Wahlberg, tout en sobriété, ne démérite pas. Les scènes de boxe sont bien filmées, mais les vrais uppercuts, ici, ont lieu sur le ring de l’émotion.
Le film s'appuie sur un solide casting et l'extraordinaire prestation de Christian Bale. Filmés de manière viscérale, les combats sont proprement stupéfiants, à la fois bruts et authentiques.
Fighter se déporte vers la comédie, s'aère, bouillonne, pulse au tythme des escarmouches de jardin et des conversations de bar. Christian Bale est fantastique.
Dans ce décorum d’une Amérique white trash filmée d’une façon très crue, voire cruelle, les matchs de boxe prennent une résonance de lutte pour la vie
Sans caricature, tout en empathie, Fighter trouve sa place au panthéon des films du genre entre Rocky et Raging Bull. Il balance un uppercut en pleine face avec une rage d’enfer. (…) En sortant de ce film on a l’impression de mieux comprendre ce qui anime les gladiateurs du ring.
Chute et rédemption, misère et ascension sociale, « Fighter » réunit les ingrédients attendus du film de boxe type. (…) Le résultat ? Punchy et émouvant. On n’est pas passé loin du KO.
Même si Wahlberg est, comme d’habitude, très bon dans le rôle du gentil Mickey, l’inquiétant Christian Bale lui arrache la vedette en Dick le cinglé
Voilà un film qui (…) travaille à nous convaincre de sa sincérité et de son engagement, mais emporte l’adhésion sans grande flamboyance, simplement par la paradoxale séduction de sa propre grimace.
David O. Russell met en scène ce monde rétréci avec un prosaïsme frontal, une simplicité réaliste qu’on le lui connaissait pas. […] L’accès direct des acteurs aux modèles vivants de leurs personnages a engendré un délire de perfectionnisme mimétique qui assure le spectacle
Grâce à la poigne de Mark Wahlberg, The fighter voit finalement le jour. Les "rois du ring" vont vous mettre KO. Et c’est tant mieux car, avec sa distribution irréprochable, ce drame familial teinté d’humour est une pure réussite.
À trop tirer sur le fil du réalisme cassavetien, certes profitable aux acteurs, le tableau de famille frôle la caricature psychodramatique. Il faudra attendre la remontée de Ward sur le ring pour que tombent les masques de sensiblerie ; la boxe, filmée comme un spectacle libérateur, revient alors comme le mode d'expression le plus éloquent et adéquat. Fighter finit donc heureusement par redevenir ce qu'il aurait du être de bout en bout, à savoir un film viscéralement physique, et non évasivement psychologique.
David O. Russell met en scène ce monde rétréci avec un prosaïsme frontal, une simplicité réaliste qu’on le lui connaissait pas. […] L’accès direct des acteurs aux modèles vivants de leurs personnages a engendré un délire de perfectionnisme mimétique qui assure le spectacle
... Malgré l'exploit de Walberg et Bale, on perçoit aussitôt que la réalité surpasse la légende!
Les premières minutes du film étaient pourtant prometteuses, posant des personnages que l'on voudrait aimer, mais hélas rapidement noyés dans un délire guimauve du plus mauvais effet. (...) Fighter s'impose alors comme un film profondément indispensable, et qui ne vaut que par la prestation d'un Bale nouveau (...) maigre consolation.