Première
par Thomas Agnelli
D’Alan Clarke (Scum) à Kim Chapiron (Dog Pound), on ne compte plus les voyages au bout de l’enfer pour jeunes délinquants vénères, démontrant par a + b que l’environnement détermine les comportements. Vincent Grashaw a-il quelque chose de plus à nous dire sur le mal-être ado, la violence d’une société méprisant sa jeunesse, la démission des adultes ? Pas vraiment. On connaît hélas un peu trop à l’avance les facilités d’écriture et les clichés inhérents à ce genre de trajectoires (matons sadiques, humiliations, etc.). Cela dit, bien que handicapé par ses flash-back maladroits
et sa mise en scène poseuse, Coldwater ne triche pas lorsqu’il se rebelle contre la dégueulasserie du monde. Son énergie, sa naïveté, sa foi que rien ne peut ébranler compensent ses scories. Et puis il y a cet incroyable sosie de Ryan Gosling (P.J. Boudousqué) qui électrise l’écran chaque fois qu’il apparaît. En continuant à filmer aussi amoureusement son acteur, Grashaw pourrait bien un jour réaliser son Drive.